L'ambassadrice syrienne en France convoquée par Paris
La décision de la Ligue arabe de sanctionner la Syrie a été accueillie par de nouvelles violences dans le pays.
La décision de la Ligue arabe de suspendre la Syrie et d'appeler les ambassadeurs arabes à quitter le pays n'a pas été du goût des pro-Bachar Al-Assad. Alors que l'opposition a salué "un pas" vers la démocratie, la démarche a provoqué la colère des partisans du président syrien, samedi 12 novembre.
• Les ambassades saoudienne et qatarie prises pour cibles
Dans la soirée de samedi, des centaines de partisans du régime ont mis à sac les ambassades de l'Arabie saoudite et du Qatar à Damas, et dimanche matin, des dizaines de milliers de manifestants se sont rassemblés dans le centre de la capitale pour dénoncer la décision arabe. "Le peuple veut Bachar al-Assad !", criaient-ils, réunis sur la place Sabaa Bahrat. Ils chantaient aussi des airs patriotiques en agitant des drapeaux et des portraits du président syrien.
• La France visée à Lattaquié et à Alep
Le consulat honoraire de France à Lattaquié, dans le nord-ouest de la Syrie, et la chancellerie détachée à Alep, dans le nord du pays, ont également été la cible d'attaques samedi soir et dans la nuit de samedi à dimanche, a annoncé le Quai d'Orsay. En conséquence, Paris a convoqué dimanche l'ambassadrice syrienne en France, Lamia Shakkour. Le ministère des Affaires étrangères a qualifié d'"inacceptables" ces "tentatives d'agression (...) par des groupes de manifestants organisés et sans réaction des forces de sécurité".
• Au moins deux civils tués
Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), des militants pro-démocratie ont tenté d'organiser des contre-manifestations, mais ils ont essuyé les tirs de la sécurité, qui ont fait quatre morts à Hama (centre) et un autre à Deir Ezzor (est). Toujours selon cette association, deux civils ont été tués.
• L'ONU salue la décision de la Ligue arabe
Dans le même temps, le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil al-Arabi, en visite à Tripoli, a déclaré sans plus de précision que l'organisation panarabe étudiait désormais "la mise en place d'un mécanisme pour protéger les civils en Syrie".
L'ONU, où la Ligue arabe bénéficie du statut d'observateur, a en tout cas salué dimanche une décision "forte et courageuse" prise par l'organisation. Son secrétaire général, Ban Ki-moon, a appelé les autorités syriennes "à entendre l'appel de la Ligue lui demandant d'arrêter immédiatement la violence exercée par l'armée contre les civils et de mettre en oeuvre entièrement et rapidement le programme de travail" présenté par des pays arabes et prévoyant en premier lieu la fin des violences.
• 3 500 victimes depuis le début de la révolte
Selon l'ONU, la répression a fait plus de 3.500 morts en Syrie depuis le début de la révolte à la mi-mars. Et selon des organisations de défense des droits de l'Homme, des dizaines de personnes ont encore été tuées depuis que Damas a affirmé le 2 novembre accepter le plan arabe de sortie de crise.
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