État islamique : quel rôle a joué la cimenterie Lafarge ?
L'entreprise française Lafarge est accusée d'avoir financé en partie l'État islamique, et d'avoir mis en danger ses employés.
Cimenterie Lafarge, à 150 kilomètres d'Alep, en Syrie. Le groupe français l'achète en 2007, et dépense près de 680 millions de dollars pour la restaurer. Elle entre en production en 2010, mais en septembre 2011 la guerre civile éclate en Syrie. Nidal Wahbi, ex-DRH de la cimenterie Lafarge en Syrie raconte le calvaire qu'était devenu le quotidien : "Les routes sont devenues de plus en plus dangereuses.[...] J'ai été kidnappé deux fois. Une fois tout seul et une fois avec mes collègues. Parfois quand les routes étaient très dangereuses, mes collègues appelaient pour dire qu'ils ne pourraient pas venir travailler. Et on leur répondait : si vous ne venez pas, vous êtes virés."
Financement d'une entreprise terroriste
Depuis, six dirigeants du groupe ont été mis en examen pour "mise en danger de la vie d'autrui", mais aussi pour "financement d'une entreprise terroriste". Car selon les documents de l'enquête, Lafarge aurait versé de l'argent au groupe État Islamique via un intermédiaire. Objectif : obtenir des laissez-passer pour ses employés afin qu'ils puissent se rendre jusqu'à l'usine. Le cimentier se serait également procuré du pétrole, taxé par le groupe État Islamique. Au total, entre 2011 et 2015, le groupe français aurait versé 13 millions d'euros à des groupes armés en Syrie.
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