Kurdistan : une femme juge les terroristes
La rédaction du 20 Heures a pu rencontrer une juge antiterroriste au Kurdistan irakien. Elle juge les djihadistes actuellement détenus par les forces kurdes. C'est une femme extrêmement courageuse qui témoigne.
Ils sont les visages du djihadisme français en Syrie, et combattaient à l'époque où Daesh fomentait des attentats en France. Aujourd'hui, dans les prisons kurdes, ils attendent toujours leur éventuel procès, aux côtés de centaines de djihadistes étrangers. C'est à Qamishli, en Syrie, que leurs dossiers sont instruits. Une femme est leur potentielle juge antiterroriste. Sa tête est mise à prix par le groupe terroriste. "Je dois me protéger mais je n'ai pas peur, je crois en ma mission", dit-elle, anonymisée.
Elle sait jouer de son image
Ce sont les djihadistes syriens qui sont jugés en premier. Les yeux bandés pour qu'ils n'identifient pas les lieux, un homme est suspecté d'appartenir à une cellule dormante de Daesh. Il vient d'être arrêté et c'est la juge de 47 ans qui mène le face à face. Le détenu la défie régulièrement du regard, mais risque la prison à vie ; il n'y a pas de peine de mort chez les Kurdes. "Femme ou homme, je m'en fiche, je ne reconnaît pas cette justice", déclare le prévenu. La juge joue volontiers de son image. "Ils ne regardent pas en face, ils n'acceptent pas une femme non-voilée. Ce qui compte pour moi, c'est qu'on respecte les droits de l'homme." La plupart refusent un avocat, ils ne veulent "être jugés que par Dieu."
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