L'ONU appelle à la cessation des hostilités en Syrie, où les récents combats ont fait fuir près de 50 000 personnes

Pour la première fois depuis le début de la guerre civile en 2011, le régime a perdu totalement le contrôle d'Alep, la deuxième ville du pays.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des Kurdes syriens évacuent la ville d'Alep, prise par des groupes de rebelles et de jihadistes, le 2 décembre 2024. (RAMI AL SAYED / AFP)

Le chef de l'ONU "alarmé par la récente escalade de la violence" en Syrie. Antonio Guterres a appelé à une "cessation immédiate des hostilités" dans le pays, a rapporté son porte-parole lundi 2 décembre. "Toutes les parties doivent faire leur possible pour protéger les civils et les infrastructures civiles, y compris permettre le passage en toute sécurité des civils qui fuient les hostilités, a ajouté Stéphane Dujarric. Les Syriens subissent ce conflit depuis près de quatorze ans. Ils méritent un horizon politique qui les mènera à un avenir pacifique, et pas à plus d'effusion de sang."

Pour la première fois depuis le début de la guerre civile en 2011, le régime a perdu totalement le contrôle d'Alep, la deuxième ville de Syrie, un revers cinglant infligé par une coalition de groupes rebelles dominée par les islamistes radicaux. Les combats, les premiers de cette ampleur depuis 2020, accompagnés de bombardements aériens syriens et russes, ont déjà fait 514 morts depuis le 27 novembre, dont 92 civils, d'après l'Observatoire syrien des droits de l'homme.

Les opérations d'aide humanitaire "largement suspendues"

Au 30 novembre, plus de 48 500 personnes avaient par ailleurs été déplacées à Idleb et dans le nord d'Alep, dont plus de la moitié d'enfants, selon le bureau des Affaires humanitaires de l'ONU (Ocha). Cela représente "une forte augmentation" par rapport aux 14 000 personnes recensées le 28 novembre.

Les opérations humanitaires de l'ONU et de ses partenaires ont dû être "largement suspendues" dans certaines zones d'Alep, d'Idleb et de Hama, a précisé Stéphane Dujarric, notant l'impossibilité d'accéder notamment aux entrepôts où l'aide humanitaire est stockée. "Cela a provoqué de graves perturbations pour l'accès de la population à une aide vitale", a-t-il ajouté, assurant que l'ONU était déterminée à rester sur place pour assurer sa mission d'assistance. La Syrie vit déjà l'une des pires crises humanitaires au monde, avec 16,7 millions de personnes ayant besoin d'aide humanitaire et 7 millions de déplacés, a-t-il rappelé.

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