Les Syriens descendent massivement dans la rue
A Damas, mais aussi dans plusieurs villes de provinces, des dizaines de milliers de manifestants ont envahi les rues vendredi. L'armée a ouvert le feu.
Comme chaque vendredi depuis des mois, les Syriens sont descendus dans la rue vendredi 23 mars. Et ils sont descendus massivement. Des dizaines de milliers de personnes ont envahi les rues, notamment dans la capitale et sa banlieue. Damas, gagnée par les combats nocturnes entre soldats dissidents et forces régulières et écrasée par les arrestations massives, est à cran, envahie par la peur.
Tous les jours, les militants pro-démocratie font état de manifestations anti-régime dans le centre même de la capitale, bravant les centaines d'agents de la sécurité qui y sont déployés. Cette fois, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), les forces de sécurité ont tiré pour disperser des défilés, faisant plusieurs dizaines de blessés.
Combats et bombardements à travers le pays
De nombreux affrontements et bombardements ont eu lieu aux quatre coins de la Syrie : à Aazaz (près de la frontière turque) à Haritane et Anadane (dans la même région), Homs (centre), Hama, Sarmine, et jusque dans la capitale, Damas, et sa banlieue.
Au total, 17 personnes ont péri à travers le pays vendredi : sept soldats, trois déserteurs et sept civils, selon un bilan provisoire de l'OSDH. Jeudi, 62 personnes ont perdu la vie, selon l'ONG.
La province proteste aussi
A Maaret al-Noomane, ainsi que dans de nombreuses villes de la province d'Idleb (nord-ouest), de nombreux manifestants ont réclamé le jugement des dignitaires du régime, a précisé l'ONG. Dans la province de Hama (centre), les forces de l'ordre ont aussi tiré sur des manifestants, toujours selon l'ONG alors que des vidéos de militants ont montré des manifestations dans la province de Deraa (sud) ainsi que dans les régions kurdes du Nord-est.
Des militants ont parlé de rassemblements d'une "ampleur sans précédent" ainsi que d'un déploiement militaire "inédit", notamment à Alep, centre économique et commercial du pays longtemps peu touché par la contestation et désormais gagné par d'imposantes manifestations.
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