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Offensive turque en Syrie : "Tous ceux qui restent à Afrin vont mourir", redoute un Kurde de la frontière turco-syrienne

La ville d’Afrin, au nord-est de la Syrie, est désormais cernée par l’armée turque. Ankara pourrait donner l’assaut à tout moment contre les combattants kurdes que la Turquie considère comme des terroristes liés au PKK, le parti séparatiste kurde. Cette offensive inquiète une partie des Kurdes de Turquie.

Radio France
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Des civils syriens quittent Afrin, le 13 mars 2018. (NAZEER AL-KHATIB / AFP)

L’armée turque assiège Afrin, en Syrie. Elle est prête à lancer l’assaut. "Je suis plus que jamais inquiet", confie un jeune Kurde de Gaziantep, la ville turque située près de la frontière avec la Syrie, au micro de franceinfo mercredi 14 mars. Afrin, située dans le nord-est du pays, est le bastion d’YPG, une milice kurde soutenue par les États-Unis mais qualifiée de terroriste par Ankara. La Turquie considère que ses combattants sont liés au PKK, le parti séparatiste kurde. Certains Kurdes de Turquie soutiennent le président Erdogan dans cette offensive. Mais beaucoup la dénoncent.

"Trop risqué de critiquer la bataille d'Afrin"

C’est le cas de ce jeune Kurde de Gaziantep. franceinfo l’a rencontré dans un café d’un quartier kurde de cette ville, où personne ne veut parler. Il taira son nom. "Trop risqué en Turquie, dit-il, de critiquer la bataille d’Afrin à visage découvert." 

La Turquie dit qu’elle fait attention aux civils mais ses bombardements ne font pas de différence entre les civils et les combattants. Tous ceux qui restent à Afrin vont mourir. Les femmes, les enfants. Tous.

Un jeune Kurde de Gaziantep

à franceinfo

Sur une des tables de son modeste salon de coiffure, la une d’un journal pro-kurde montre François Hollande appelant la Turquie à la retenue face aux combattants kurdes YPG, qu’elle considère comme terroristes. "Je sais que la France a soutenu les YPG contre Daech mais elle n’a rien fait depuis le début de la bataille d’Afrin, dit le jeune homme. De toute façon la communauté internationale reste silencieuse et ne fait rien pour arrêter ce massacre de civils." Il en est convaincu : les Kurdes ont été trahis par les Occidentaux.    

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