Printemps arabes : le douloureux bilan de la Syrie
Les dix ans des printemps arabes laissent un goût amer en Syrie, où les manifestations n'ont pas fait tomber la famille Assad. La révolution a été réprimée dans le sang, déclenchant une guerre civile, qui a laissé des plaies encore ouvertes.
Dix ans après les printemps arabes, la Syrie fait le bilan tragique de la révolution qui a mené à la guerre civile. Le 15 mars 2011, à Deraa, une partie du peuple se soulève contre Bachar Al-Assad. Sa famille est au pouvoir depuis 1970. Cependant, le vent de liberté qui souffle sur une partie du monde arabe se heurte à un mur dans le pays. Le régime de Bachar Al-Assad réprime durement les manifestations. En seulement quelques mois, 5 000 Syriens sont tués, et ce nombre ne cessera d'augmenter.
Près de 400 000 morts en dix ans
Interrogé par la télévision américaine, le président syrien se défend avec un aplomb presque déstabilisant. "Nous n'avons pas donné l'ordre de tuer ou d'être brutal. Aucun gouvernement au monde ne tue son propre peuple, sauf si le pays est dirigé par un fou. Je fais de mon mieux pour protéger mon peuple, je ne peux pas me sentir coupable", avait alors affirmé Bachar Al-Assad. Pourtant, les exactions continuent. Opposants, artistes, enfants, personne n'est à l'abri.
L'armée syrienne libre, force d'opposition jusqu'alors dominante, cède le terrain à l'organisation État islamique. En 2014, le califat est déclaré, Daech contrôle un tiers de la Syrie et de l'Irak. Des millions de Syriens fuient le pays. Après dix ans de guerre civile, près de 400 000 personnes sont mortes et quatre millions ont quitté le pays. Bachar Al-Assad est, lui, toujours là, à la tête d'un pays ruiné, profondément meurtri et divisé.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.