Réfugiés en Irak : "Nous sommes face à un minage très vicieux de la part de Daech"
En Irak, les réfugiés tentent de regagner leurs villages libérés par les peshmergas. Mais ils sont confrontés à un terrain miné. "Nous sommes face à un minage très vicieux de la part de Daech", explique Faraj Benoît Camurat, président de l’association Fraternité en Irak.
Alors que quelques villages irakiens ont été libérés du joug de Daech par les peshmergas, des habitants tentent de regagner leur habitation. "On parle de quelques dizaines de villages de la plaine de Ninive, et d'environ 20 000 habitants qui potentiellement pourraient rentrer chez eux si leur village était déminé", explique sur franceinfo Faraj Benoît Camurat, président de l’association Fraternité en Irak.
Le problème, c'est que ces habitants sont confrontés à un terrain miné. "Nous sommes face à un minage très vicieux de la part de Daech, explique Faraj Benoît Camurat. Dans un village de 500 habitants il y aurait plus de 1 500 engins explosifs, parfois dissimulés dans un robinet, dans la porte d'un réfrigérateur, dans une voiture. C'est très compliqué à déminer."
Déminer les maison, les écoles, les chemins
Derrière la bataille pour reprendre Mossoul, il y a d'autres combats. "Le déminage va être l'un des combats", souligne Faraj Benoît Camurat. "La coalition internationale forme l'armée irakienne et les peshmergas au déminage. Mais c'est du déminage tactique, militaire. Or ce dont les populations ont besoin c'est du déminage humanitaire pour déminer leurs maisons, leurs écoles, leurs chemins."
Fraternité en Irak a missionné une grande ONG internationale qui va déminer et former des membres des populations locales. "Le déminage, c'est long, dangereux et coûte très cher. Si nous ne voulons pas installer dans la plaine de Ninive des instituts de prothèses et des unités de soins orthopédiques, il faut aujourd'hui se mobiliser pour déminer cette plaine de Ninive et mettre sur place des moyens de déminage importants. Il faut prendre conscience que sans déminage, il ne peut pas y avoir de reconstruction." Fraternité en Irak doit récolter 150 000 euros pour être à la hauteur de cet enjeu, pour que les habitants puissent revenir prendre une vie normale.
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