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Syrie : la torture a atteint "un niveau jamais vu" depuis des années

Dans un rapport publié mercredi, Amnesty International fait état de 31 méthodes de torture ou autres mauvais traitements utilisés par les forces de sécurité syriennes et les milices.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Capture d'écran d'une vidéo postée le 3 novembre 2011 sur YouTube et montrant, selon les rebelles syriens, le corps d'un activiste torturé par les forces du régime. (YOUTUBE / FTVI)

"Un monde cauchemardesque". C'est ainsi qu'Amnesty International évoque l'utilisation de la torture en Syrie sur les personnes arrêtées par les forces du régime dans un rapport (pdf en anglais) publié mercredi 14 mars. Ce document est basé sur le témoignage de survivants qui se sont réfugiés en Jordanie. 

"L'ampleur de la torture et des mauvais traitements en Syrie a atteint un niveau jamais vu pendant des années et rappelle l'ère sombre des années 1970 et 1980", affirme l'ONG. Selon Ann Harrison, du programme d'Amnesty au Moyen-Orient, la situation "est désormais très semblable à celle vécue par les détenus sous l'ancien président Hafez Al-Assad".

31 méthodes de tortures

Ce rapport, publié à la veille du premier anniversaire du début de la révolte contre le régime de Bachar Al-Assad, le fils d'Hafez, fait état de 31 méthodes de torture ou autres mauvais traitements utilisés par les forces de sécurité syriennes et ses milices, les chabbiha.

"Beaucoup de victimes ont dit avoir commencé à être battues lors de leur arrestation" puis les violences se sont intensifiées "à leur arrivée dans le centre de détention", leurs geôliers les frappant alors "avec des bâtons, des crosses de fusil, des fouets, des poings, des câbles".

La pratique du pneu

Selon les témoignages recueillis auprès de 25 anciens détenus, la torture atteignait son paroxysme au moment des interrogatoires. "Plusieurs survivants ont raconté la pratique du 'dulab' [pneu en arabe], durant laquelle la victime est coincée dans un pneu - souvent hissé en hauteur - et battue, parfois avec des câbles ou des bâtons." Autre technique : les chocs électriques.

"Crimes contre l'humanité"

L'un des survivants, prénommé Tareq, a raconté à Amnesty comment, alors qu'il était interrogé à Damas, il avait été forcé d'assister au viol d'un autre prisonnier, Khaled : "L'officier l'a violé contre le mur. Khaled pleurait, en frappant sa tête contre le mur."

Selon Ann Harrison, ces témoignages attestent que des "crimes contre l'humanité" sont commis en Syrie. Et de prévenir : "Les Syriens responsables de la torture - y compris ceux ayant donné les ordres - doivent n'avoir aucun doute sur le fait qu'ils seront confrontés à la justice."

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