Syrie : le vote du Sénat américain, prévu mercredi, est reporté
Après la proposition russe de contrôler les armes chimiques syriennes, le Congrès se donne du temps pour statuer sur un éventuel recours à la force.
La proposition russe de contrôler les armes chimiques syriennes chamboule le programme. Le vote de procédure prévu mercredi au Sénat américain sur le recours à la force en Syrie a été reporté à une date indéterminée, a annoncé, lundi 9 septembre, le chef de la majorité.
"Je ne pense pas que nous ayons besoin" de voter rapidement, a annoncé le démocrate Harry Reid, quelques heures seulement après avoir programmé ce vote à mercredi. "Nous devons faire en sorte que le président ait l'opportunité de parler à tous les 100 sénateurs et aux 300 millions d'Américains avant que nous ne fassions cela."
Obama n'est pas pressé
Le président Barack Obama avait lui-même expliqué, dans une interview à la chaîne ABC, que le calendrier parlementaire serait retardé. "Je ne m'attends pas à voir une succession de votes cette semaine ou dans l'avenir immédiat. Nous allons avoir du temps, à l'occasion des débats ici aux Etats-Unis, pour que la communauté internationale, les Russes et les Syriens travaillent avec nous et disent qu'il y a une façon de résoudre cela", a-t-il déclaré.
La majorité démocrate du Sénat avait jusqu'à aujourd'hui espéré voter d'ici la fin de la semaine sur une résolution. Ce vote, où 60 voix sur 100 auraient été requises pour vaincre l'obstruction de certains républicains, était indispensable pour permettre au débat de se poursuivre et aux sénateurs de déposer des amendements, et au final d'adopter la résolution. Le texte à examiner, plus restrictif que la demande initiale de la Maison Blanche, prévoit des frappes "limitées" en Syrie. Leur durée maximale serait de 60 jours, voire 90 jours en cas d'extension, et aucune troupe au sol ne serait engagée.
Le Congrès frileux pour attaquer Damas
La proposition russe a rebattu les cartes. Barack Obama a évoqué un développement "potentiellement positif". Au Congrès, le républicain John McCain, fervent partisan de frappes contre le régime du président Bachar Al-Assad, s'est déclaré sceptique et a donné "une semaine" de délai pour obtenir une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU. Selon lui, "c'est une raison de plus pour que le Sénat vote, car c'est évidemment la menace qui les a poussés à faire cette concession".
Mais beaucoup demeurent sceptiques sur l'opportunité de bombarder la Syrie. Sur les 100 sénateurs, 25 se sont déclarés à ce jour favorables à une intervention, 33 y sont opposés et 42 restent indécis, selon un décompte du Washington Post. De son côté, la Chambre des représentants, contrôlée par les républicains, n'a pas annoncé de calendrier pour le vote, se contentant de prévoir un vote "dans les deux semaines".
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