Cet article date de plus de huit ans.

Syrie : toujours pas d'évacuations au deuxième jour de la trêve à Alep

Vendredi 21 octobre, la trêve humanitaire est entrée dans son deuxième jour, à Alep. Les corridors destinés à l'évacuation des civils bloqués dans l'est de la ville restent ouverts et désespérément déserts.

Article rédigé par Valérie Crova, franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
De la fumée s'élève au-dessus d'un bâtiment d'Alep-Est au deuxième jour de la trêve humanitaire. (GEORGE OURFALIAN / AFP)

La trêve est entrée en vigueur depuis deux jours à Alep. Mais vendredi 21 octobre, presque aucun habitant des quartiers rebelles de la ville, à l'Est, n'avait emprunté l'un des huit corridors humanitaires mis en place pour leur évacuation.

Comme tous les autres, le corridor humanitaire de Bustan al-Qasr est quasiment désert. Au premier jour de la trêve, des ambulances y attendaient pour évacuer les blessés. Elles ont depuis disparu. 

Pour l'armée turque, si les corridors restent vides de tout civil, c'est parce que les rebelles les empêchent de quitter la partie assiégée d'Alep et les utilisent comme boucliers humaines. L'opposition armée, elle, voit dans ces corridors un piège tendu par Damas et Moscou, un moyen de vider Alep-Est de ses habitants et contraindre ainsi les rebelles à la reddition.

Souffrances invisibles à Alep-Est

Selon un officier de l'armée syrienne, une seule famille aurait emprunté ce corridor. Certains bénévoles sont toujours présents, à l'image de cet homme au gilet bleu qui a préparé du riz pour les civils qui sortiraient. Mais les repas s'entassent dans sa camionnette. "Moi je n'ai vu personne sortir, dit-il. On est arrivé hier à 8 heures du matin..."

Les gens, de l'autre côté "souffrent beaucoup", reconnaît le bénévole. Mais pas un mot sur les raisons de cette souffrance. Aucun habitant d'Alep-Ouest n'ose affirmer devant les médias que les habitants de la partie est de la ville, la partie rebelle, subissent les conséquences d'un terrible siège.

Il faut remonter au 7 juillet dernier pour retrouver la trace du dernier convoi humanitaire à être entré dans cette partie d'Alep. Selon le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, si le siège d'Alep-Est devait se poursuivre, les rations alimentaires devraient être épuisées d'ici à la fin du mois d'octobre.

Toujours pas d'évacuation à Alep, au deuxième jour de la trêve. Le reportage de Valérie Crova

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.