: Vidéo La France et le casse-tête Bachar Al-Assad, quinze ans d'une relation sulfureuse
Au nom de la lutte contre l'Etat islamique, faut-il renouer avec Bachar Al-Assad et faire du dictateur notre allié ? Un "Document de Complément d'enquête" diffusé dans "Envoyé spécial" revient sur quinze années d'illusions et de manipulations. Extrait.
La dernière tactique de ce Machiavel pour rester au pouvoir : se poser en rempart contre l'Etat islamique. Mais peut-on, au nom de la lutte contre la menace terroriste, pactiser avec un dictateur et en faire notre allié dans le combat contre Daech ? Quinze ans que le tyran Al-Assad mène la France par le bout du nez. Depuis les attentats, il joue à merveille sur ses peurs et ses divisions. Après avoir mis son pays à feu et à sang, il nargue les Occidentaux qui, tous, prédisaient sa défaite.
Pour la première fois, "Complément d'enquête" a réuni les principaux acteurs du dossier syrien. Avec des interventions d'Alain Juppé, Laurent Fabius, Claude Guéant ou Jean-Yves Le Drian, ce document de 52 minutes à voir dans "Envoyé spécial" le 8 juin 2017 dévoile les coulisses de quinze années d'une relation sulfureuse, faite de manipulations et d'illusions. En voici les premières minutes.
De "l'ami Bachar" au boulet encombrant
C'est l'heure du bilan pour François Hollande. Avant de céder la place et le casse-tête syrien à Emmanuel Macron, l'ancien chef de l'Etat revient avec Romain Boutilly sur sa bête noire : un ex-ami de la France devenu le cauchemar de notre diplomatie. Il avait parié sur sa chute rapide, mais Bachar Al-Assad est toujours là... Les présidents français passent, le dictateur syrien reste. Tout avait pourtant commencé sous les meilleurs auspices. Avec sa charismatique épouse, sa courtoisie anglo-saxonne et son allure occidentale, le président syrien séduit vite les Français. Sous le charme, ils pensent s'en faire un allié au Moyen-Orient. Assad est choyé, courtisé, et même invité au défilé du Quatorze-Juillet...
En 2011, la lune de miel vire au cauchemar. Lors du Printemps arabe, le président syrien révèle son vrai visage, en réprimant dans le sang une révolte pacifique. Il devient alors urgent de se débarrasser de "l'ami Bachar", devenu un boulet. Depuis les armes françaises livrées aux rebelles syriens, jusqu'aux frappes militaires avortées en 2013 et au renoncement d'Obama, tout aura été tenté. En vain.
Extrait de "Bachar : un ami encombrant", un "Document de Complément d'enquête" diffusé le 8 juin 2017 dans "Envoyé spécial".
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