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Après le Brexit, l’Espagne veut «récupérer» Gibraltar, Londres dit non

Madrid réclame une souveraineté partagée entre l'Espagne et le Royaume-Uni pour l'enclave britannique de Gibraltar après le Brexit. En d'autre terme, sa «restitution». Londres refuse toute négociation. Le Remain l'a emporté à 95% sur la péninsule.
Article rédigé par Mohamed Berkani
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 2min

Le ministre des Affaires étrangères espagnol Jose Manuel Garcia Margallo avait prévenu le 7 juin 2016 qu’en cas de Brexit, l’avenir de Gibraltar devait mis être sur la table des négociations. Au lendemain du vote historique qui a vu le Royaume Uni tourner le dos à l’Union européenne, il propose une souveraineté partagée. «Il faudra désormais trouver quel type de relation Gibraltar veut avoir si  elle veut avoir accès au marché intérieur de l'Union européenne. Notre formule est celle d'une co-souveraineté britannico-espagnole pendant une période limitée, qui débouche sur la restitution de Gibraltar», affirme le ministre espagnol.

 
Gibraltar, une péninsule de 7 km² au sud de l'Espagne cédée au Royaume-Uni  en 1713, est régulièrement réclamée par Madrid, qui la considère comme une  «colonie» du Royaume-Uni. Signe de l’importance de Gibraltar, la visite de David Cameroun, à la grande colère de Madrid, le 16 juin 2016, une première depuis 50 ans. Il a dû annuler sa campagne dès son atterrissage en apprenant l’assassinat de la députée pro-UE Jo Cox.
 
Ce petit territoire à l'emplacement stratégique (entre l'Europe et l'Afrique, à l'entrée du bassin méditerranéen) reste l'une des principales pommes de discorde entre le Royaume-Uni et l'Espagne. «Gibraltar est un vestige colonial anachronique qui n'a pas sa place entre deux pays partenaires et alliés», avait déclaré Jose Manuel Garcia Margallo. En attendant la «restitution» de la péninsule, les habitants de Gibraltar pourraient conserver la nationalité britannique s'ils le souhaitent, et un régime fiscal particulier, propose le ministre.


Conséquence plus inattendue: la sortie du Royaume-Uni de l'UE pourrait rendre ses relations avec certains de ses voisins immédiats problématiques. L'Espagne pourrait notamment être tentée de fermer sa frontière avec Gibraltar, où vivent 33.000  Britanniques.

Le «No» britannique
La réponse de Londres n’a pas tardé : un non catégorique à toute négociation. «Je veux être absolument clair. Le Royaume-Uni sera toujours au côté de Gibraltar. Nous ne pourrons jamais conclure des ententes en vertu desquelles le peuple de Gibraltar passerait sous la souveraineté d'un autre Etat», affirme David Lidington, ministre d’Etat pour l’Europe. 

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