Démission de Liz Truss : elle n'avait "plus aucune confiance au sein de son gouvernement", analyse un politologue
La Première ministre britannique Liz Truss a présenté, jeudi, sa démission après être restée à peine six semaines au pouvoir.
"Elle n'avait absolument plus le choix parce qu'elle n'a plus aucune confiance au sein de son gouvernement", a analysé jeudi sur franceinfo Christian Lequesne, professeur à Sciences Po, spécialiste des questions européennes, après la démission jeudi 20 octobre de la Première ministre britannique Liz Truss, en poste depuis le 6 septembre.
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Christian Lequesne rappelle que la Première ministre démissionnaire "a dû démettre la semaine dernière le ministre de l'Economie parce qu'elle n'était pas d'accord avec lui sur la politique fiscale". Et ce jeudi matin, "c'est la ministre de l'Intérieur qui a démissionné". Le politologue souligne par ailleurs que "dans le groupe politique des conservateurs au Parlement, elle est vraiment contestée de toute part". Liz Truss "n'avait pas le choix dans un contexte économique très difficile", avec "la livre qui a plongé" et "l'inflation qui fait des dégâts".
"Madame Truss n'avait plus aucune légitimité."
Christian Lequesne, professeur à Sciences Poà franceinfo
Christian Lequesne précise que le parti conservateur a "lâché" Liz Truss "parce qu'il est complétement divisé" et qu'il a "un vrai problème de cohésion interne, de leadership". Le professeur de Sciences Po ajoute qu'avec cette démission "cela fera du bien à ces conservateurs d'aller un peu dans l'opposition. Cela leur permettra de réfléchir à leur projet".
"La situation était devenue extrêmement critique"
De son côté, Agnès Alexandre-Collier, professeure en civilisation britannique à l'Université de Bourgogne, reconnaît que "pour ceux qui suivent l'actualité britannique, on ne s'ennuie pas. Chaque jour a son lot d'événements assez inédits. Donc cela devient difficile de prédire ce qui va se passer dans les jours qui viennent".
La démission de la Première ministre britannique était prévisible car "la situation était devenue extrêmement critique" pour elle, explique la professeure en civilisation britannique. Elle avait fait campagne "sur la base d'un programme assez néolibéral de réduction des impôts, de relance de la croissance. Donc, c'était sur la base de ce programme qu'elle avait été élue le 6 septembre dernier".
Mais selon Agnès Alexandre-Collier, Liz Truss "a fait volte-face sur ce programme là, ce qui a provoqué une tempête financière". Elle souligne que le gouvernement était "dans une situation totalement intenable" avec une Première ministre "systématiquement désavouée par son propre ministre", le chancelier Kwasi Kwarteng.
"Il était clair qu'elle pouvait difficilement rester dans cette situation pendant de longues semaines."
Agnès Alexandre-Collier, professeure à l'Université de Bourgogneà franceinfo
Plus globalement, Agnès Alexandre-Collier constate que "depuis 2010, et l'arrivée au pouvoir des conservateurs avec David Cameron", on observe "une succession de déconvenues" pour le parti. "Ce que l'on voit, c'est un parti conservateur qui fait face à des crises qu'il a lui-même provoquées et dont il ne gère pas les conséquences".
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