Embouteillages à la frontière britannique : le Brexit mis en cause dans les bouchons sur la route des vacances sur le continent
Les citoyens britanniques, qui connaissent leur premier week-end de grands départs sans restrictions de circulation liées au coronavirus, ont dû affronter de longs kilomètres de file d'attente au port de Douvres qui a accusé, vendredi, la France de "ruiner les vacances" de nombreuses familles.
Les autorités se renvoient la balle. Face aux kilomètres de file d'attente de vacanciers à Douvres, le port britannique a accusé vendredi 22 juillet les autorités françaises de "ruiner les vacances" de nombreuses familles. Samedi, les responsables syndicaux, portuaires et autorités françaises ont souligné le rôle du Brexit dans ces importantes difficultés de circulation.
Cette fin de semaine représente le premier week-end de grands départs pour les citoyens du Royaume-Uni sans restrictions de circulation liées au coronavirus depuis l'entrée en vigueur du Brexit. L'accord signé entre l'UE et Londres est synonyme de contrôles plus longs que lorsque le Royaume-Uni faisait partie de l'Union européenne.
"Le travail a été fait"
Le préfet de la région Hauts-de-France, Georges-François Leclerc, a concédé un retard dans la pleine mise en œuvre du dispositif prévu vendredi en raison d'un incident de signalisation dans le tunnel sous la Manche et d'un accident de la circulation sur l'autoroute M20. "Qui peut croire que parce que les renforts français ont une heure de retard, c'est tout un système qui déraille ?", s'est-il interrogé samedi, lors d'une conférence de presse à Lille.
"Le travail a été fait côté français", a-t-il assuré. Les effectifs ont été renforcés, passant de 120 habituellement à 200 les week-ends d'été, durant lesquels 9 à 10 000 véhicules sont attendus par jour, au lieu de 4 à 5 000 habituellement.
"L'an dernier, il y avait le Covid : nous découvrons le Brexit"
Georges-François Leclerc, préfet des Hauts-de-Franceen conférence de presse
Londres persiste
Malgré les explications des autorités françaises, la ministre britannique des Affaires étrangères, Liz Truss, en campagne pour succéder au Premier ministre Boris Johnson, a persisté à incriminer la France. "Le fait est que les autorités françaises n'ont pas mis assez de personnel à la frontière", a-t-elle affirmé, estimant qu'il incombe à la France de résoudre la situation. "Je suis très claire avec eux à ce sujet", a-t-elle ajouté.
Mais pour Lucy Moreton, du syndicat britannique ISU, qui représente les agents à la frontière, ces perturbations résultent de manière "prévisible" du Brexit. "C'est le moment qu'il a choisi pour frapper", a-t-elle déclaré à la BBC. Le directeur général du port de Douvres, Dough Bannister, qui avait accusé les autorités françaises d'avoir sous-dimensionné le nombre d'agents de la police française aux frontières, a néanmoins souligné qu'il convenait de reconnaître que "dans un environnement post-Brexit", les délais pour embarquer vont augmenter.
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