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Incendie meurtrier d'une tour à Londres : où en est l'enquête ?

Un nouveau bilan provisoire fait état d'au moins 30 morts. Le revêtement de l'immeuble est mis en cause.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des membres des équipes de secours inspectent le toit de la tour Grenfell, à Londres, le 16 juin 2017. (CHRIS J RATCLIFFE / AFP)

Le bilan ne cesse de s'alourdir. Au moins 30 personnes sont mortes dans l'incendie d'une tour de logements sociaux d'au moins 20 étages à Londres, dans la nuit du mardi au mercredi 14 juin. "Nous savons qu'au moins 30 personnes sont décédées à cause de l'incendie" de la tour Grenfell, dont une à l'hôpital, a déclaré Stuart Cundy, un chef de la police métropolitaine. La police n'a annoncé que vendredi la fin de l'incendie.

La Première ministre britannique, Theresa May, a annoncé l’ouverture d’une enquête publique. "Ce type d’enquête, présidée par un juge, est une spécificité britannique qui permet d’auditionner, en public, tous les protagonistes. Elle ne délivre pas de peine mais apporte des recommandations qui peuvent parfois avoir un impact profond", explique Libération.

Franceinfo revient sur l'évolution de l'enquête sur ce drame.

Le bilan risque encore de s'alourdir

Les autorités craignent un bilan "à trois chiffres". Outre un bilan provisoire de 30 morts, le chef de la police Stuart Cundy, a précisé que 24 personnes étaient toujours hospitaliséees, dont 12 dans un état critique. Près de 600 personnes habitaient dans cet immeuble de 120 appartements. Selon les médias britanniques, 70 manqueraient à l'appel. 

L'obtention d'un chiffre précis prendra du temps. "Il y a un risque que nous ne parvenions pas à identifier toutes les victimes", a prévenu le chef de la police londonienne, qui a évoqué un processus pouvant durer "des semaines", voire "des mois" à cause des températures très élevées provoquées par l'incendie. 

Pour le moment, seule une victime a été reconnue. Il s'agit de Mohammed Alhajali, un réfugié syrien de 23 ans qui vivait au 14e étage et étudiait l'ingénierie civile à la West London University. Son frère aîné, qui était avec lui, a survécu et était toujours hospitalisé vendredi.

"Mohammed avait entrepris un voyage dangereux pour fuir la guerre et la mort en Syrie, avant d'y être confronté ici, au Royaume-Uni, dans son propre foyer. Mohammed est venu dans ce pays pour sa sécurité et le Royaume-Uni a échoué à le protéger", a déclaré l'association Campagne pour la solidarité avec la Syrie.

L'origine de l'incendie incertaine

La raison de l'incendie demeure inconnue. Le Times (lien abonné), ainsi que plusieurs témoignages, ont avancé que l'explosion d'un réfrigérateur au quatrième étage de l'immeuble serait à l'origine du sinistre. Le résident aurait alors alerté les pompiers et prévenu ses voisins, avec qui il serait sorti de l'immeuble.


Incendie à Londres : l'explosion d'un réfrigérateur à l'origine de la tragédie ?

Le revêtement de l'immeuble en question

Mis en cause aussi, le revêtement installé l'an dernier sur la façade, qui aurait favorisé la propagation de l'incendie. Selon le Times, le recours à ce revêtement est proscrit aux Etats-Unis pour les immeubles dépassant 12 mètres de haut.

Le gouvernement a ordonné l'ouverture d'une enquête publique pour faire la lumière sur les raisons de la catastrophe. "Il y a eu un gros problème ici, un problème dramatique", a déclaré vendredi le ministre des Communautés, Sajid Javid, ajoutant que des inspections de bâtiments similaires allaient avoir lieu et qu'une attention particulière allait être portée aux revêtements.

Les dispositifs de prévention et de signalement contre les incendies sont également au centre des interrogations. En 2016, des rénovations avaient été effectuées après une pétition lancée par un collectif d'habitants. En cause, le mauvais état des parties communes, des issues de secours ou encore un éclairage défaillant. 

Après le drame, des habitants témoignaient de leur désarroi aux journalistes présents autour de l'immeuble. "Les alarmes incendie ne fonctionnaient pas", a ajouté Soran Karimi, un habitant de la tour incendiée, se disant "très en colère".

Cela fait vingt-trois ans que j'habite dans cette tour et je ne me suis jamais senti en sécurité.

Soran Karimi

à l'AFP

"Ici vit la classe ouvrière, a-t-il ajouté, des gens d'origines différentes, auxquels on ne prête pas attention."

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