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"Lutter contre ceux qui essaient de nous diviser" : à Londres, la mosquée de Finsbury Park ouvre ses portes au public

Victime d'une attaque à la voiture bélier en juin 2017, qui a fait un mort et 10 blessés, la mosquée londonienne participe à une "journée portes ouvertes".

Article rédigé par Antoine Giniaux
Radio France
Publié
Temps de lecture : 1 min
La "journée portes ouvertes", en février 2017, à la mosquée de Finsbury Park, à Londres. (MAXPPP)

Pour la quatrième année consécutive, les mosquées du Royaume-Uni organisent une "journée portes ouvertes" dimanche 18 février. Lors de cette opération baptisée "Visit my mosque day", des milliers de visiteurs peuvent ainsi visiter et découvrir la religion et les lieux de culte musulmans. L'occasion aussi pour leurs hôtes de tenter de combattre les préjugés autour de l'islam.

Cette année, l'événement prend un relief particulier après la série d'attentats qui a touché le pays l'an dernier, mais aussi l'attaque à la voiture bélier à la sortie de la mosquée de Finsbury Park, dans le nord-est de la capitale, qui a fait un mort et dix blessés, en juin 2017.

Londres : la mosquée de Finsbury Park panse ses plaies et ouvre ses portes (un reportage d'Antoine Giniaux)

Sur le mur, les fidèles de la mosquée de Finsbury Park ont affiché des dessins d'enfants : des cœurs et des personnages en larmes. Juste à côté, on trouve les lettres de soutien, arrivées par dizaines, après l'attaque du mois de juin. "On a eu beaucoup soutien et on voudrait partager cela avec nos amis, pour qu'ils voient comment cet événement tragique nous a rapproché les uns des autres et nous réunit pour lutter contre ceux qui essaient de nous diviser", raconte Mohammed Kozbar, le directeur de la mosquée. 

On a reçu des messages fantastiques des enfants des écoles, des lettres de la Première ministre.

Mohammed Kozbar, directeur de la mosquée de Finsbury Park

à franceinfo

Effectivement, les chiffres le montrent : le nombre de crimes racistes ou haineux a augmenté de 29% en 2017. L'atmosphère a changé dans le quartier, selon Mohamed, qui a quitté l'Algérie il y a sept ans pour s'installer à Londres. "Parfois, tu dois cacher ta religion, assure-t-il. Moi, personnellement, je travaille dans la cuisine. Dans l'école, il n'y a pas de musulman et les gens me 'piquent' parfois en me demandant si je suis musulman et si je fais le ramadan."

"Va-t'en, c'est mon pays !"

À la sortie de la mosquée, à moins de 100 mètres du panneau "journée portes ouvertes", un quinquagénaire au crâne rasé interpelle une femme voilée. "Va-t'en, c'est mon pays !, lance-t-il. Commence par payer tes impôts !" Deux jeunes hommes barbus s'interposent. La femme monte dans sa voiture et démarre. Scène ordinaire à Finsbury Park.

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