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Mort d'Elizabeth II : pourquoi Emmanuel Macron veut associer les Français au deuil des Britanniques

En signe de recueillement, la présidence a placé un drapeau britannique sur le perron de l'Elysée et mettra les drapeaux en berne vendredi et le jour des obsèques. 

Article rédigé par franceinfo - Hadrien Bect
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
La reine Elizabeth II et Emmanuel Macron, lors du sommet du G7 en Angleterre, en 2021. (JACK HILL / POOL)

"Je garde le souvenir d'une amie de la France, une reine de coeur qui a marqué à jamais son pays et son siècle", Emmanuel Macron a été l'un des premiers chefs d'Etat à rendre hommage à Elizabeth II, jeudi 9 septembre. Il a ainsi salué La reine aux seize royaumes aimait la France, qui le lui rendait bien", qui a a connu 10 présidents français au cours de ses 70 ans de règne.

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"Le peuple français aussi porte son deuil", a-t-il ajouté en précisant qu'il adressait à "Sa Majesté le Roi" Charles III, "à la famille royale, au gouvernement de Sa Majesté et au peuple britannique le témoignage de son amitié séculaire et de sa tristesse".

Un message vidéo vendredi

Emmanuel Macron veut, dans les faits, associer les Français au deuil des Britanniques : voilà pourquoi il a décidé que les drapeaux de l’ensemble des bâtiments publics, dont l’Elysée, seront en berne dès ce vendredi 9 septembre et pour les obsèques d’Elizabeth II, une chose rare. Emmanuel Macron rendra également hommage à la défunte souveraine dans un message vidéo qui sera publié à 10h30 ce vendredi, a appris franceinfo auprès de l'entourage du chef de l'Etat.

Depuis son élection en 2017, Emmanuel Macron n'a pas eu l'opportunité d'accueillir Elizabeth II à l'Élysée mais il l'a saluée à trois reprises au Royaume-Uni: le 5 juin 2019 pour le 75ème anniversaire du Débarquement à Portsmouth, le 3 décembre 2019 au palais de Buckingham en marge d'un sommet de l'Otan, puis le 11 juin 2021 en Cornouailles pour le sommet du G7. 

La classe politique unanime

Depuis son premier voyage en 1948, Elizabeth II a effectué de nombreuses visites en France: à Paris pour des visites d'État déclenchant à chaque fois la fièvre populaire mais aussi à Bordeaux, Toulouse ou Blois... D'ailleurs, Emmanuel Macron, François Hollande, Nicolas Sarkozy, tous trois retiennent la même chose : l’attachement de la reine à la France. Trois présidents de bords différents, trois hommages sur le même ton, à l’image de l’ensemble de la pourtant très républicaine classe politique française : c’est le "profond respect" qu’exprime Jean-Pierre Raffarin, la "figure emblématique" que salue Marine Le Pen, "le talent et le sens politique" que lui trouve l’écologiste Sandrine Rousseau... Un hommage qui transcende les clivages et l’exécutif l’a bien compris, en choisissant donc d’associer l’ensemble des Français au deuil des britanniques.

Après un court message sur les réseaux sociaux, le chef de l’Etat, qui a rencontré trois fois la reine au Royaume-Uni, veut aussi, à nouveau, s’adresser aux britanniques. Un drapeau du Royaume-Uni a par exemple été posé sur le perron de
l'Elysée, dédié "A sa majesté la reine Elizabeth II. Au peuple britannique". La Tour Eiffel, elle, n'a pas scintillé à minuit et est restée éteinte, jeudi soir, en hommage à la monarque britannique.

Protocole oblige, Emmanuel Macron devra bien vite aussi se rapprocher de Charles III : le président, qui a échangé avec celui qui était alors prince de Galles en juin dernier, envisage d’envoyer une lettre au nouveau souverain. 

La tradition veut aussi qu’il lui adresse un cadeau pour son couronnement. Elizabeth II s’était vu offrir une médaille en or à son effigie, frappée par la monnaie de Paris, il y a 70 ans. Le locataire de l'Elysée s’appelait alors Vincent Auriol.

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