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Nouveau défi pour David Cameron: les mouettes tueuses des Cornouailles

Les élus du sud de l'Angleterre sont inquiets. Depuis plusieurs semaines, les «seagulls», en anglais «mouettes et goélands», attaquent. Chez les humains, seuls des points de suture sont à noter mais chez les animaux de compagnie, on déplore déjà trois victimes, deux petits chiens et une tortue. Le Premier ministre britannique s'est saisi de l'affaire et a promis un grand débat sur la question.
Article rédigé par Véronique le Jeune
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Photo extraite du film d'épouvante imaginé par Alfred Hitchcock, «Les Oiseaux», en 1963. (D.R.)

Le film de Hitchcock n'est plus une fiction. Dans la vraie vie aussi, les oiseaux s'abattent sur les promeneurs, provoquant des blessures sanglantes. Si le phénomène n'est pas nouveau, il a pris de telles proportions dans les Cornouailles anglaises d'abord, puis sur les côtes du sud autour de Brighton, qu'un début de psychose s'est emparé du pays tout entier. Les médias britanniques se sont rués sur le sujet. Et tandis que The Guardian publie le témoignage vidéo d'une femme blessée à la tête par une mouette et que The Daily Mail décrit la violence des volatiles, de spectaculaires photos de goélands en pleine attaque sont diffusées par The Telegraph.

Des animaux protégés
Interpellé récemment par les élus de la région, le Premier ministre britannique a admis qu'il y avait un problème avec l'agressivité de ces oiseaux et qu'il fallait organiser une «big conversation» pour le résoudre. Car, en ce domaine, on marche sur des oeufs. En dépit du danger croissant qu'ils représentent, goélands et mouettes sont en effet des animaux protégés et David Cameron a bien compris l'intérêt de ne pas donner une «réponse instantanée» aux questions de ses concitoyens.

Pour le chef du gouvernement de Sa Majesté, la première chose à faire est d'écouter les spécialistes avant de se prononcer sur une solution: ou bien stériliser les femelles pour diminuer la population des «seagulls» ou bien éliminer un certain nombre d'oeufs, ou bien encore lâcher des rapaces ! Là, on frise le gore, un genre il est vrai très prisé outre-Manche.


Interrogés, les experts ornithologiques tentent de calmer les esprits. «L'hystérie n'est pas justifiée», tempère Tony Whitehead, porte-parole de la Royal Society for the Protection of Birds (RSPB), cité par l'AFP. «Il y a un problème, reconnaît-il, mais ce n'est pas une raison pour diaboliser la totalité de l'espèce». Pour M. Whitehead, les goélands ne sont pas plus violents qu'auparavant mais, en s'installant dans les villes côtières faute de nourriture en mer, ils se sont habitués à la présence de l'homme qui ne leur fait plus peur.

De plus en plus nombreux dans les villes
Devenus des oiseaux urbains, ils nichent, se nourrissent et organisent leur vie très confortablement. Quand ils attaquent, c'est pour défendre leur portée. Et quand ils volent de la nourriture, expliquent encore les savants, c'est parce qu'ils ne font pas la différence entre la nourriture qu'on est prêt à leur donner et celle qu'on garde pour soi.

Pete Rock, expert en mouettes urbaines à l'université de Bristol, a fait le calcul: le nombre de ces oiseaux a quadruplé en ville au cours des quinze dernières années. Une autre forme d'immigration à gérer pour Downing Street.

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