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"On continue à lutter ici aussi" : les cheminots britanniques en grève pour défendre la sécurité à bord des trains

Les trains sont à l'arrêt depuis lundi au Royaume-Uni. Les cheminots protestent contre le projet de confier la fermeture des wagons aux conducteurs.

Article rédigé par franceinfo, Louise Bodet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
La compagnie South Western touchée par une grève au Royaume-Uni (photo d'illustration, 23 mars 2019). (ANDREW MATTHEWS / MAXPPP)

Il n’y a pas qu’en France que les trains sont à l’arrêt. Au Royaume-Uni, une grève perturbe depuis lundi 2 décembre les déplacements de centaines de milliers de personnes et va durer jusqu’au 1er de l’An, soit l'un des plus longs mouvements de l'Histoire du transport ferroviaire britannique. Au cœur du conflit, le projet de confier la responsabilité de la fermeture des portes des wagons aux conducteurs, une tâche qui est pour l'instant assurée par un autre employé. Pour les grévistes, la sécurité des passagers est en jeu, comme en France il y a deux mois.

La grève des Français, "c'est très puissant"

Les lignes de la compagnie South Western qui desservent depuis Londres une partie de la banlieue et des villes du sud-ouest de l'Angleterre comme Bristol ou Portsmouth sont touchées. Près de la moitié des trains sont supprimés et 600 000 voyageurs impactés. Sous l’immense verrière de la gare de Waterloo, il y a certes foule aux heures de pointe mais ça n’est pas la crise de nerfs annoncée. Beaucoup se sont organisés. Certains sont excédés par les retards et les rames bondées : "Il n’y a que deux trains par heure au lieu de quatre, c’est vraiment déplorable", s'agace un usager. Mais d’autres soutiennent les grévistes.

Je suis pour qu’ils maintiennent deux personnes à bord. Le conducteur a trop à faire, il ne peut pas s’occuper en plus de ce qui se passe derrière !

Une passagère britannique

à franceinfo

  

La direction promet qu’un second employé restera présent dans le train. Le syndicaliste Steve Hedley est dubitatif : "Pourquoi ils garderaient quelqu’un d’autre dans le train s’il n’a aucune responsabilité en matière de sécurité ? Les conducteurs doivent regarder devant eux, pas derrière leur épaule pour s’assurer que personne n’est coincé entre les portes".  

Les revendications sont proches du droit de retrait exercé en octobre par les cheminots français, dont l’action est observée de près outre-Manche. "Les Français, quand ils se mettent en grève, c’est très puissant, estime un cheminot. Alors on leur souhaite bonne chance, et on continue à lutter ici aussi."

Le reportage en gare de Waterloo de Louise Bodet.

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