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Pluie de grèves au Royaume-Uni
Le chaos à Londres. La journée du 9 janvier 2017 a été marquée par la grève des employés du métro. Après la Poste en décembre et avant le rail et l'avion, le pays est traversé par des mouvements de grève qui répondent très souvent à des politiques productivistes de la part des employeurs.
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La grève des transports semble être l’apanage des Franciliens. Et bien non! Paris n’est pas la seule concernée. Les Londoniens ont vécu un lundi noir ce 9 janvier 2017, avec la grève du métro. Les banlieusards, ici aussi, ont payé le prix fort. Le service minimum mis en place a été vite débordé par les quatre millions de voyageurs que transporte quotidiennement le métro. Quant aux bus rouges appelés en renfort, ils se sont englués dans les embouteillages du trafic routier. Et le retour à la normale s’est fait tardivement.
De guère lasse, les Londoniens ont choisi la marche à pied ou le vélo, dont le nombre de locations a doublé par rapport à la normale. La grève a pris fin le soir même, mais pour les habitants du sud-est, les perturbations se poursuivent, cette fois du côté du réseau sud-est des chemins de fer, le Southern Railway. Aucun des 2000 trains prévus ne devrait circuler lors des trois jours de grève annoncés par les syndicats.
Le conflit à Southern Railway est récurrent. En 2016 déjà, il y avait eu plusieurs jours de grève. Les syndicats s’opposent à la volonté de la direction de confier la fermeture des portes des trains aux conducteurs. La compagnie assure qu'il n'y aura pas de suppressions d'emplois et que le second agent qui fermait les portes restera à bord du train. Mais les syndicats affirment que cette réforme nuira à la sécurité des passagers et craignent des suppressions de postes à moyen terme.
L’emploi en berne
C’est également un problème d’emplois qui est à l’origine de la grève du métro londonien. Les syndicats reprochent à la direction des suppressions d’emploi, notamment aux guichets de vente de billets. Transport for London (TFL) est un service public qui dépend de la mairie. TFL assure le service du métro, des bus et des navettes fluviales. Une rationalisation voulue par Boris Johnson, le précédent maire conservateur de Londres. Or, Sadiq Khan, le maire travailliste, assure être revenu sur la mesure. En conséquence plaidait-il, la grève n’avait pas de raison d’être. Mais pour le syndicat TSSA, les embauches ne couvrent que les départs en retraite et les démissions, et 200 emplois gagnés, c’est encore trop peu.
Reste un troisième conflit, dans les airs cette fois. Le personnel navigant de British Airways est appelé à la grève pour deux jours. Le syndicat Unite dénonce une différence de traitement entre anciens et nouveaux embauchés depuis 2010. Le salaire de base s’élève à 14.000 euros par an auquel j’ajoute 3 livres (3,47 euros) par heure de vol. Le syndicat affirme que beaucoup de salariés sont obligés d’exercer un autre métier pour vivre.
Avant Noël, une première série de mouvements sociaux, notamment à la Poste, avait provoqué la colère des conservateurs. Ici aussi, on accuse les syndicats de «prendre en otages la société». 25 députés ont demandé de durcir le droit de grève. Pour autant, relève le journal Le monde, on est loin des années Thatcher et du bras de fer avec les syndicats. En 1980, 30 millions de jours de travail avaient été perdus. 2016 n’a compté que 300.000 jours soit 1% seulement du record de l’époque.
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