Risques terroristes aux JO : Scotland Yard sur le qui-vive
Jonathan Evans, son directeur général, a assuré avoir des preuves que des «candidats au Jihad» britanniques partaient à l'étranger pour trouver des lieux d'entraînement en vue d'actions militantes. Selon le patron du MI-5, «certains reviendront au Royaume-Uni et constitueront une menace ici-même. »
Avec les Printemps arabes, l'influence d'al-Qaïda s’est étendue hors des zones afghanes et pakistanaises vers le Yémen ou le Sahel, notamment, ce qui crée une menace «moins monolithique, mais plus diffuse», a-t-il ajouté lors d’une conférence de presse, le 25 juin 2012 à Londres.
Londres encore sous le choc des attentats de 2005
La menace terroriste au Royaume-Uni, qualifiée de «substantielle», a été placée au troisième niveau d'alerte sur une échelle qui en compte cinq. Et en cas de problème, les tribunaux londoniens pourront juger rapidement en comparution immédiate toute personne soupçonnée d'avoir commis un délit lié aux Jeux, selon The Times du 26 juin.
Les Britanniques se souviennent encore avec horreur du 7 juillet 2005, 24h à peine après l'annonce de l'attribution des JO à Londres, de la série d’attentats meurtriers (52 morts) dans les transports publics, menés par quatre kamikazes.
Une impressionnante simulation d'attaque terroriste
24 janvier 2012
Un formidable déploiement d'hommes et de matériels
Depuis plusieurs mois, la police a multiplié les arrestations et mis en place des mesures de sécurité sans précédent au Royaume-Uni : plus de 40.000 hommes ont été mobilisés du 27 juillet au 12 août et un dispositif conséquent de renseignements mis en place. Son coût prévu initialement à 664 millions d’euros aurait dépassé le milliard.
Aux dires du Premier ministre David Cameron, il sera «le plus imposant en temps de paix». Nombre d’exercices ont été menés pour parer à toute éventualité : terrorisme de groupe ou acte perpétré par un électron libre, répétition des émeutes de l'été 2011, accident…
Cela s’est fait parfois au grand dam des riverains, comme ce projet de déploiement de missiles antiaériens sur le faîte de la tour Fred Wigg, qui inquiète ses habitants. Ces derniers redoutent une amplification du «risque de voir la tour elle-même prise pour cible en cas d'attaque terroriste», selon leur avocat. Cette HLM londonienne fait partie des six sites choisis (deux tours d'habitation et un parc situé à Greenwich) pour installer des missiles durant les JO.
Deux précautions valant mieux qu'une...
De son côté, le président du Comité international olympique (CIO) Jacques Rogge a renouvelé sa confiance aux organisateurs, «dans leur capacité à assurer une bonne sécurité aux Jeux».
«Nous savons que la sécurité est toujours la priorité N°1, hélas, depuis les Jeux de Munich en 1972», a-t-il conclu. Cette année-là, une prise d'otages de membres de la délégation israélienne par l’organisation palestinienne Septembre Noir avait endeuillé les Jeux (11 athlètes israéliens, un policier allemand et 5 membres du commando avaient été tués).
La coopération franco-britannique a également été renforcée pour limiter les risques outre-Manche. Coordonnateur pour la sécurité des Jeux de Londres, le préfet Philippe de Lagune a justifié la position française : «Sur le million de touristes qui se rendra en Grande-Bretagne, 27% transiteront» par l’Hexagone, où séjourneront certaines équipes nationales, britanniques ou américaines, durant le mois de juillet.
Une sécurité renforcée à dessein, alors même que la Russie affirmait en mai 2012 avoir démantelé une cellule islamiste du Caucase russe. Selon Moscou, elle préparait des attentats à Sotchi, avant et pendant les JO d'hiver de 2014, prévus dans cette ville bordée par la mer Noire.
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