Royaume-Uni : ce qu'il faut retenir de l'audition de l'ex-Premier ministre Boris Johnson, épinglé pour sa gestion de la crise du Covid-19
Un témoignage et des excuses publiques. L'ex-Premier ministre britannique Boris Johnson, en poste de juillet 2019 à septembre 2022, s'est expliqué mercredi 6 décembre sur sa gestion du Covid-19 devant la commission d'enquête publique sur cette crise sanitaire. Franceinfo revient sur les principales déclarations de l'ancien dirigeant conservateur.
Des excuses perturbées
"Je suis profondément désolé pour la douleur, les pertes et la souffrance des victimes du Covid", a déclaré Boris Johnson au tout début de son audition sous serment. Ce mea culpa a toutefois été perturbé par quatre protestataires, qui ont crié qu'ils refusaient ces excuses. A l'extérieur de l'audience, des manifestants ont notamment été aperçus en train de brandir des pancartes sur lesquelles était écrit "Les morts ne peuvent pas entendre vos excuses".
"Inévitablement, nous nous sommes trompés sur certains points", a-t-il aussi admis, alors que ses anciens conseillers l'ont étrillé pour sa mauvaise anticipation de la crise sanitaire. "Je pense que nous faisions de notre mieux à l'époque, vu ce que nous savions (...) Y a-t-il des choses que nous aurions dû faire différemment ? Sans aucun doute", a-t-il confié. "J'assume personnellement la responsabilité de toutes les décisions que nous avons prises."
Des concessions sur les lenteurs face à la pandémie
Interrogé sur la mise en place des mesures sanitaires, comme le confinement, au Royaume-Uni, Boris Johnson a déclaré que "tout l'establishment de Whitehall (le gouvernement) y compris la communauté scientifique et nos conseillers... (avait) sous-estimé l'ampleur et le rythme du défi".
"Je ne pense pas que le concept du confinement avait même émergé" début mars 2020, a lancé Boris Johnson, qui a reconnu avoir eu du mal à l'époque à "conceptualiser exactement" ce que devait faire le gouvernement. "Nous aurions dû nous rendre compte collectivement beaucoup plus tôt, j'aurais dû me rendre compte", a-t-il ajouté, après avoir raconté qu'il avait été "bouleversé" par les images arrivant d'Italie en février 2020. "Mon instinct était que le chiffre (sur les décès en Italie) ne pouvait pas être correct."
Une réaction aux critiques de son gouvernement
Confronté à des messages de responsables exaspérés par le manque de discipline collective à l'époque de la crise sanitaire, Boris Johnson a tenté d'apporter des nuances. "Mon travail consistait à essayer de rassembler un groupe de personnes assez disparates et assez difficiles pour continuer (...) à faire de leur mieux pour protéger le pays". Ce sont "des gens très talentueux et très motivés, très angoissés de ce qui se passe avec la pandémie", s'est-il justifié.
"Comme tous les êtres humains soumis à un gros stress, ils (...) sont enclins à critiquer les autres", a tenté d'expliquer Boris Johson, qui estime que "la même chose" se serait produite avec n'importe quelle administration.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.