Manifestations au Royaume-Uni : des hôtels hébergeant des demandeurs d'asile pris pour cible par des émeutiers anti-immigration

Le pays est en proie depuis cinq jours à un mouvement d'extrême droite après que des fausses informations ont circulé sur l'origine de l'auteur d'une attaque au couteau à Southport.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Des policiers et des militants anti-immigrations se font face lors d'une manifestation à Weymouth, dans le sud-ouest de l'Angleterre, le 4 août 2024. (JUSTIN TALLIS / AFP)

Au Royaume-Uni, des casseurs anti-immigrés et islamophobes sont à l'origine d'une flambée de violences inédites depuis plus de dix ans. Au moins deux hôtels hébergeant des demandeurs d'asile ont été pris pour cible par des manifestants, dimanche 4 août, à l'occasion de marches soutenues par l'extrême droite et dont le mot d'ordre "Enough is enough (Trop c'est trop)", faisait référence à l'arrivée de migrants au Royaume-Uni.

A Tamworth, près de Birmingham, la police locale est intervenue dans la soirée près d'un hôtel pris pour cible par un "important groupe d'individus", qui ont "jeté des projectiles, brisé des vitres, allumé des feux et ciblé la police".

A Rotherham, dans le nord du pays, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées devant un hôtel hébergeant des demandeurs d'asile. Des émeutiers ont brisé des vitres, ont déclenché un feu, jeté des projectiles sur les policiers, quand d'autres ont crié des slogans comme "Mettez les dehors". Au moins dix policiers ont été blessés, selon la police locale.

Enfin, à Middlesbrough, des débordements ont également eu lieu dans le centre-ville. Une équipe de l'AFP a eu sa caméra cassée par des manifestants. D'autres manifestations ont eu lieu à travers le pays, à Aldershot, Bolton ou Weymouth, dans un climat généralement tendu.

Keir Starmer promet de punir les casseurs 

"Je vous garantis que vous regretterez d'avoir participé à ces désordres", que ce soit directement ou indirectement, "en ayant provoqué ces actions en ligne", a affirmé le Premier ministre Keir Starmer. Il a promis que son gouvernement ferait "tout ce qu'il faut pour traduire ces voyous en justice aussi vite que possible", alors que les forces de l'ordre affirment avoir procédé à près de 150 arrestations depuis samedi. La ministre de l'Intérieur, Yvette Cooper, a quant à elle qualifié sur X ces actes de "tout à fait effroyables".

Il s'agissait dimanche du cinquième jour de violences au Royaume-Uni. Dès mardi, une mosquée avait été prise pour cible dans la ville de Southport. Les émeutes sont parties de cette localité du nord-ouest du pays, après que trois fillettes ont été tuées dans une attaque au couteau lundi. Dans les heures qui ont suivi le drame, et en dépit de l'arrestation d'un suspect, un adolescent de 17 ans, de multiples rumeurs et fausses informations ont envahi les réseaux sociaux, semant le trouble sur la religion et l'origine de l'agresseur présumé.

Dans certaines villes, des contre-manifestations antiracistes ont eu lieu, comme à Liverpool, Hull, Belfast , Leeds, Sunderland ainsi qu'à Southport. Dimanche, des responsables religieux de Liverpool représentant différentes confessions ont publié un communiqué appelant à l'unité.

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