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Royaume-Uni : inflation, Brexit, Covid-19... le lourd héritage du futur Premier ministre britannique

Le nom du remplaçant ou de la remplaçante de Boris Johnson va être connu ce lundi 5 septembre. Les électeurs du parti conservateur ont eu un mois pour voter par correspondance.

Article rédigé par franceinfo - Frédéric Says
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
La future ou le futur locataire du 10 Downing Street doit être nommé ce lundi 5 septembre. (NIKLAS HALLE'N / AFP)

Il n'y aura pas d'état de grâce, ni de répit, pour la nouvelle ou le nouveau chef du gouvernement britannique. Le résultat des élections par correspondance au sein du parti conservateur doit être révélé lundi 5 septembre, en milieu de journée. Les quelques 170 000 adhérents ont eu un mois pour choisir entre Liz Truss et Rishi Sunak, suite à la démission de Boris Johnson le 7 juillet à cause de fêtes organisées en pleine pandémie.

>> Royaume-Uni : quel locataire pour le 10 Downing Street à l'heure des grèves et de la crise énergétique ?

Cette élection s'est tenue sur fond d'inflation et de mouvements sociaux de grande ampleur. A peine arrivé au 10 Downing Street, il faudra d'abord gérer le dossier brûlant des factures d'énergie. Le prix de l'électricité a presque triplé en un an au Royaume-Uni. "Comme beaucoup de gens je touche le salaire minimum et on voit les factures qui s’envolent", témoigne Georgia Holeren, une réceptionniste de 23 ans, électrice du parti conservateur. "Les deux leaders entre lesquels on doit choisir ne sont pas des cadors, pour être honnête. Ils ne vont pas nous être d’une grande aide", estime la jeune femme.

Deux figures d'un gouvernement décrié

Les deux derniers candidats sont bien connus des Britanniques. Liz Truss est l'actuelle ministre des Affaires étrangères. Elle a occupé plusieurs postes au sein du gouvernement britannique depuis 2012, notamment à l'Education et à la Justice. Rishi Sunak, lui, a été ministre des Finances au début de la pandémie de Covid-19. C'est lui qui a porté les plans d'aides massives. Tous deux ont donc fait partie d'un exécutif qui, jusqu'ici, échoue à juguler l'inflation. Pour David, commercial à Londres, l'équation est simple : pas de nouveaux visages, pas de nouvelles idées. "Certes, ce sont des personnalités différentes, mais ils appliqueront la même politique", commente le Londonien.

Concernant le prix de l’énergie, ils vont nous dire que c’est le marché qui décide et qu’il faut apprendre à faire avec

David, commercial à Londres

à franceinfo

S'ajoute à ce contexte économique tendu, l'usure politique des Britanniques. Le parti conservateur est au pouvoir depuis douze ans. Une période marquée par le Brexit, la crise sanitaire du Covid-19, puis la guerre en Ukraine et ses conséquences économiques. "Beaucoup de Britanniques se désintéressent de la politique. Ils perçoivent cette compétition comme une énième lutte de pouvoir à l'intérieur du parti conservateur", explique Tony Travers, politologue et professeur à la London School of Economics. Le nouveau ou la nouvelle cheffe du gouvernement, à peine arrivé, est donc déjà affaibli.

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