Kemi Badenoch, pro-Brexit et "anti-woke", élue à la tête du Parti conservateur au Royaume-Uni

La dirigeante de 44 ans défend un "vrai conservatisme" et une politique stricte en matière d'immigration.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Kemi Badenoch, nouvelle cheffe du Parti conservateur, à Londres (Royaume-Uni), le 2 novembre 2024. (BENJAMIN CREMEL / AFP)

Balayé lors des dernières élections, le Parti conservateur britannique change de leader. Kemi Badenoch a été élue à sa tête, samedi 2 novembre, après un vote des militants. Après trois mois de campagne, cette farouche "anti-woke" et partisane du Brexit, considérée comme la favorite du scrutin, a été élue avec près de 57% des suffrages, face à Robert Jenrick, lui aussi positionné à la droite du parti.

"C'est un honneur et un privilège d'avoir été élue à la tête de notre grand Parti conservateur. Un parti que j'aime et qui m'a tant donné", a-t-elle salué sur X.

Née au Royaume-Uni de parents d'origine nigériane et ayant grandi dans ce pays d'Afrique, elle devient la première femme noire à diriger un des principaux partis politiques du Royaume-Uni. Le Premier ministre travailliste Keir Starmer a salué sur X "un moment de fierté pour notre pays".

L'élection avait été convoquée après l'annonce de la démission de l'ancien Premier ministre Rishi Sunak, dans la foulée de la défaite électorale historique des conservateurs aux dernières législatives du 4 juillet, pris en étau entre la montée en puissance du parti d'extrême droite Reform UK et les bons résultats des centristes du parti Lib Dem.

"Nous avons fait des erreurs"

Kemi Badenoch, ingénieure de formation âgée de 44 ans, avait déjà tenté, sans succès, de prendre la tête du Parti conservateur en 2022. Durant sa campagne, dominée par le sujet de l'immigration, elle a prôné un retour au "vrai conservatisme", sans s'étendre beaucoup sur son programme politique.

Elle va avoir fort à faire pour relancer des Tories largement affaiblis. Avec 121 élus, le Parti conservateur a perdu les deux tiers de ses députés à la Chambre des communes. Les électeurs l'ont sanctionné après 14 ans au pouvoir, marqués par le Brexit, dont beaucoup estiment qu'il n'a pas été le succès promis, une politique d'austérité qui a paupérisé les services publics et les scandales de l'ère Boris Johnson.

"Nous devons reconnaître que nous avons fait des erreurs", a plaidé Kemi Badenoch devant les responsables du parti après l'annonce de sa victoire. "Le temps est venu de dire la vérité, de défendre nos principes, (...) de repenser notre politique et notre façon de penser, et de donner à notre parti et à notre pays le nouveau départ qu'ils méritent."

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