Royaume-Uni : l'opposition accuse Theresa May d'avoir réduit les effectifs de police
Le chef de file du Labour, Jeremy Corbyn, a répondu "qu'effectivement", il soutenait les appels réclamant la démission de la Première ministre.
Le Royaume-Uni a connu trois attentats en moins de trois mois. Dans ce contexte tendu, la Première ministre, Theresa May, issue du Parti conservateur (droite), est désormais visée par de nombreuses critiques. L'opposition de gauche lui reproche notamment d'avoir supervisé une réduction des effectifs de la police, à hauteur de 20 000 personnes, durant les six années où elle a été ministre de l'Intérieur.
La lutte antiterroriste "sanctuarisée" , juge May
"En 2010, Theresa May a commis une erreur que Margaret Thatcher n'avait jamais commise dans les années 1980", écrit le Guardian (article en anglais). "La Première ministre a coupé les budgets de la police de 18%", selon le quotidien, qui a calculé les réductions d'effectifs. Interrogée sur ce point, l'intéressée a répondu que la lutte antiterroriste avait été sanctuarisée et que la police avait obtenu les moyens dont elle avait besoin dans ce domaine.
Cette explication n'a pas convaincu l'opposition, et certains responsables du Parti travailliste (gauche) ont même appelé à la démission de la Première ministre. Quand des journalistes ont demandé au chef de file du Labour, Jeremy Corbin, s'il soutenait ces appels à la démission, ce dernier a répondu : "effectivement".
Des appels ont été lancés à ce sujet par beaucoup de personnes très responsables, vivement préoccupées par le fait qu'elle a été à la tête du Home Office pendant tout ce temps, qu'elle a présidé à des coupes dans les effectifs de la police et qu'elle dit aujourd'hui qu'il y a un problème.
Jeremy Corbyn, chef du Parti travaillisteà Sky News
"Nous avons un problème", estime Corbyn
"Eh bien oui, nous avons un problème, à savoir que nous n'aurions jamais dû réduire les effectifs de la police", a conclu Jeremy Corbyn, sur la chaîne Sky News. Son porte-parole, toutefois, a ensuite précisé que les électeurs jugeront Theresa May sur son bilan, et que les législatives étaient une opportunité pour "voter en faveur d'un gouvernement travailliste, qui investira dans la police et les services de renseignement plutôt que de les couper."
Un ancien responsable du contre-terrorisme, Jim Gamble, a également publié un texte (en anglais), pour dénoncer les coupes budgétaires dans la police. "Pendant trop longtemps, l'austérité a justifié toutes sortes de coupes", écrit-il, avant de réclamer des investissements dans les forces de l'ordre, car "mettre des soldats dans nos rues ne peut être une solution".
Selon une estimation de l'institut YouGov, le Parti conservateur de Theresa May risque de perdre sa majorité absolue à la Chambre des communes, jeudi, lors des législatives. L'estimation n'accorde que 305 sièges aux Tories, alors que le seuil de la majorité absolue est de 326.
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