Royaume-Uni : les habitants des Cornouailles, asphyxiés par les résidences secondaires, peinent à se loger
Depuis la crise sanitaire, de plus en plus de travailleurs n'hésitent plus à travailler à distance depuis leur lieu de vacances. Un phénomène qui fait grimper les prix de l'immobilier dans les stations balnéaires, paralysant parfois les habitants. Reportage dans les Cornouailles, au Royaume-Uni.
La ville de Newquay, au Royaume-Uni, prend, une fois l'été terminé, des allures de ville fantôme. Durant la belle saison, elle est occupée essentiellement par des vacanciers qui y possèdent une résidence secondaire. Aujourd'hui, les locaux, comme Harriet Duffy, une mère célibataire, peinent à trouver un logement. Elle vit dans un hôtel depuis plusieurs semaines, car l'appartement dont elle était locataire a été transformé en résidence de vacances. "On a été expulsés de notre maison juste pour que des gens puissent venir en vacances ici. Ce n'est pas juste", juge-t-elle.
La classe moyenne désespère
Les expulsés, qui sont rarement relogés faute de place, se tournent majoritairement vers les associations. "Avec tous ces nouveaux touristes depuis le Covid, plein de maisons ont été transformées en Airbnb. Avant, les loyers étaient d'environ 900 euros par mois, mais maintenant pour les rares appartements disponibles, ça va jusqu'à 3 500 euros par semaine", témoigne Monique Collins, directrice de l’association DISC. À Fowey (Royaume-Uni), la classe moyenne perd espoir de posséder un jour son propre logement. "J'aimerais bien être propriétaire. Mais comme la plupart des commerçants du centre-ville ici, je ne peux pas me le permettre", confie Tom French, vendeur en boulangerie. La mairie vient toutefois de réagir, en interdisant l'achat de maisons de vacances. La mesure ne concerne en revanche que les maisons neuves.
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