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Affaire Alexeï Navalny : l'Allemagne met la pression sur la Russie pour obtenir des explications, Moscou répond

L'opposant à Vladimir Poutine est toujours hospitalisé dans un état grave à la suite de son empoisonnement, dont Berlin affirme détenir une "preuve sans équivoque".

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Temps de lecture : 2 min
L'opposant russe à Vladimir Poutine Alexeï Navalny parlant aux journalistes à Moscou (Russie), le 20 juillet 2019. (MAXIM ZMEYEV / AFP)

Le bras de fer se durcit entre l'Allemagne et la Russie. Le pays, qui préside actuellement l'Union européenne, va entamer des discussions sur de possibles sanctions contre la Russie si Moscou ne livre pas "dans les prochains jours" des explications sur l'empoisonnement de l'opposant Alexeï Navalny, a prévenu dimanche 6 septembre son chef de la diplomatie. "Fixer des ultimatums n'aide personne, mais si dans les prochains jours la partie russe ne contribue pas à clarifier ce qui s'est passé, alors nous allons devoir discuter d'une réponse avec nos partenaires", a déclaré Heiko Maas au quotidien Bild

Dans la foulée, la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères a accusé, sur Facebook, Berlin "de retarder le processus de l'enquête qu'elle réclame. Délibérement ?""Jusqu'à présent, nous ne sommes pas sûrs que l'Allemagne ne joue pas un double jeu", a-t-elle affirmé, estimant que Berlin tardait à répondre de son côté aux requêtes de la justice russe. "Quelle est l'urgence sur laquelle vous insistez ?", a-t-elle ajouté, répondant à Heiko Maas.

"Plusieurs indices" mettant la Russie en cause

Il a également évoqué clairement la mise en cause de l'Etat russe dans cette affaire. "Il y a plusieurs indices en ce sens, c'est la raison pour laquelle la partie russe doit maintenant réagir", a affirmé Heiko Maas. "La substance mortelle avec laquelle Navalny a été empoisonné s'est trouvée dans le passé en possession des autorités russes, seul un petit nombre de personnes ont accès au Novitchok et ce poison a déjà été utilisé par les services russes pour l'attaque contre l'ex-agent (russe) Sergueï Skripal", a-t-il ajouté.

De son côté, le ministre britannique des Affaires étrangères Dominic Raab, interrogé sur Sky News, a affirmé qu'il "est très difficile" d'attribuer l'empoisonnement d'Alexeï Navalny "à une autre explication plausible que celle d'une émanation de l'Etat russe". Le farouche opposant à Vladimir Poutine est actuellement hospitalisé à Berlin, où selon le gouvernement d'Angela Merkel les médecins ont établi "sans équivoque" qu'il avait été empoisonné en Russie, avant son transfert, par un agent neurotoxique de type Novitchok, conçu à l'époque soviétique à des fins militaires.

Un projet de gazoduc menacé ?

Heiko Maas a ajouté que si des sanctions devaient être décidées, elles devront être "ciblées". Le chef de la diplomatie allemande n'a pas totalement exclu le projet en cours de finition de gazoduc Nord Stream 2, censé approvisionner l'Allemagne et l'Europe en gaz russe, mais très contesté notamment par les Etats-Unis. "J'espère en tout cas que les Russes ne nous contraindront pas à changer notre position sur Nord Stream", a ajouté le ministre, tout en appelant à bien mesurer les conséquences d'une éventuelle annulation du projet et à ne pas "réduire" le débat sur les sanctions à cet unique dossier.

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