Russie : une experte de l'ONU s'inquiète de la "disparition forcée" de l'opposant Alexeï Navalny

Une experte de l'ONU en matière de droits de l'homme s'est inquiétée, lundi 18 décembre, de la "disparition forcée" d'Alexeï Navalny. Les avocats de l'opposant russe, qui a été emprisonné en 2021 après avoir survécu à une tentative d'assassinat par empoisonnement, n'ont pas pu le rencontrer depuis le 6 décembre et sont sans nouvelles de lui. Cela pourrait s'expliquer par son transfert vers une autre prison au régime plus strict, une procédure qui prend souvent des semaines en Russie, territoire immense maillé d'établissements pénitentiaires hérités de l'époque soviétique et qui se trouvent pour beaucoup dans des régions recluses du pays.

La porte-parole d'Alexeï Navalny a précisé que les avocats de sa Fondation anticorruption (FBK) ont contacté "plus de 200 centres de détention provisoire" pour tenter de le localiser. Ils n'ont pas obtenu de réponse à ce stade. De son côté, le tribunal de la région de Vladimir, où Alexeï Navalny était incarcéré jusque-là, a déclaré que "deux audiences (...) ont été reportées" du fait de "l'impossibilité" du militant anticorruption "d'assurer sa participation", selon l'agence Ria Novosti.

"Cela m'inquiète beaucoup que les autorités russes ne révèlent pas où se trouve [Alexeï] Navalny et quel est son état de santé pendant une période aussi prolongée, ce qui équivaut à une disparition forcée", a déploré Mariana Katzarova, rapporteuse spéciale des Nations unies sur la situation des droits de l'homme en Russie. Elle a précisé avoir fait part de ses inquiétudes aux autorités russes.