Arctique: l'exploitation de l’or noir russe soumise à conditions
Aujourd’hui, les licences d'exploitation du plateau continental russe sont réservées aux sociétés détenues en majorité par l'Etat. Elles doivent disposer d'au moins cinq ans d'expérience dans l'offshore en Russie. Donc, seuls Rosneft et Gazprom sont concernés.
Pour les groupes étrangers ? Pas de changement en vue. Ils pourront être des partenaires technologiques des groupes russes, mais n’auront pas de licence d'exploitation. Dans le cadre de l’exploitation des hydrocarbures en Russie, plusieurs groupes étrangers ont cependant noué des partenariats avec leurs concurrents russes. ExxonMobil avec Rosneft ; BP avec TNK-BP (N°3 russe du secteur).
L'exploitation de cette zone de plus de 6 millions de km², partagée entre huit pays (Canada, USA, Danemark, Russie, Norvège, Suède, Finlande et Islande), plutôt inhospitalière mais très convoitée, a fait l'objet d'une intense lutte d'influence entre les producteurs d'énergie russes.
Ainsi, Loukoïl, premier producteur privé du pays, s'est dit prêt en octobre 2012 à investir 2,7 milliards de dollars dans l'exploration, selon Ria-Novosti. Au grand dam des géants publics, le pétrolier Rosneft et le gazier Gazprom. Leurs dirigeants se sont inquiétés auprès de Vladimir Poutine de l’ouverture de l'exploitation offshore à leurs concurrents privés. Leur argument : la complexité, selon eux, de tels projets aux plans technologique et environnemental.
La Russie, 2e producteur de pétrole de la planète après l'Arabie Saoudite, a augmenté sa production de plus de 40% depuis le début des années 2000 et compte bien poursuivre sa lancée grâce notamment à l'Arctique.
Fitch émet toutefois un bémol concernant l’avenir de l’exploitation pétrolière russe. Pour l'agence de notation, la production du pays va «probablement atteindre un pic dans les prochaines années».
Selon des chiffres gouvernementaux cités par Fitch, la Russie a produit 518 millions de tonnes de brut en 2012, soit 10,4 millions de barils par jour en moyenne, un record depuis la fin de l'Union soviétique.
Ce niveau a été atteint aux prix d'investissements de plusieurs milliards de dollars pour prolonger la durée de vie des champs pétroliers en exploitation grâce aux nouvelles technologies, dont la fracturation hydraulique.
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