"À qui cela profite-t-il ?" : après l'attentat à Moscou, Vladimir Poutine continue à pointer du doigt l'Ukraine
En Russie, officiellement l'enquête se poursuit après l'attaque terroriste dans une salle de concert près de Moscou vendredi 22 mars, qui a fait 139 morts et 182 blessés selon un dernier bilan publié mardi. Plus de 48 heures après la revendication du groupe Etat islamique, Vladimir Poutine a prononcé "IGIL", l'acronyme qui désigne Daech en russe. Le chef du Kremlin est même allé jusqu'à admettre que les membres du commando étaient des "islamistes radicaux".
Cela devrait, en toute logique, suffire à désigner le coupable. Mais non, dans la minute qui a suivi, le président russe a immédiatement retourné le viseur... vers Kiev. "Nous savons par qui cette atrocité contre la Russie et son peuple a été commise, a déclaré Vladimir Poutine. Nous voulons savoir qui l'a commanditée. Et la question se pose, à qui cela profite-t-il ?"
"Cette atrocité ne peut être que le maillon d'une série de tentatives menées par ceux qui depuis 2014 sont en guerre contre notre pays aux mains du régime néo-nazi de Kiev."
Vladimir Poutine, président russe
Dans sa logique toute personnelle, Vladimir Poutine a également noté que, si les États-Unis désignaient eux-mêmes Daech, c'était sans doute pour protéger le régime de Kiev. L'Ukraine qui serait en train de créer de nouvelles jeunesses hitlériennes, a-t-il affirmé. Les islamistes, les néo-nazis, les Ukrainiens... Voilà donc la coalition des ennemis de la Russie qu'a désignée le maître du Kremlin. Mais son porte-parole l'a promis lundi : il se fiera aux résultats de l'enquête.
Trois jours après le drame du Crocus City Hall, de nombreuses questions restent en suspens, notamment sur l'identité et les motivations des quatre principaux suspects. Ces derniers, dont au moins un est originaire du Tadjikistan, en Asie centrale, ont déjà été placés en détention provisoire jusqu'au 22 mai. Ils encourent une peine de prison à perpétuité.
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