Avion dérouté par la Biélorussie : "L’absence de réaction de la Russie vaut caution", estime Jean-Yves Le Drian
Jean-Yves Le Drian, ministre français des Affaires étrangères, est l’invité des "4 Vérités" de France 2, mercredi 26 mai.
La Biélorussie a-t-elle agi avec l’accord de Moscou en détournant, dimanche 23 mai, un avion Ryanair transportant l’opposant Roman Protassevitch ? "On ne peut pas en être certain. J’imagine que l’initiative a été prise de manière autonome. Mais je constate aussi que l’absence de réaction de la Russie vaut caution. Si d'aventure le président russe Vladimir Poutine voulait se démarquer du président biélorusse Alexandre Loukachenko, il le dirait. Au contraire, il semble bien qu'on banalise cet événement qui est un événement très grave", explique Jean-Yves Le Drian, invité des "4 Vérités" de France 2, mercredi 26 mai.
Y avait-il des membres des services russes à bord de cet avion ? "On le dit, je n’en suis pas convaincu pour l’instant, c’est l’enquête qui le dira. Ce serait encore plus grave. Il y a des complicités historiques, idéologiques, géographiques entre la Biélorussie et la Russie. Le même autoritarisme, la même volonté de tuer la société civile. Ces complicités-là se manifestent aussi dans des relations très intimes sur la politique extérieure et la relation des services secrets", estime le ministre des Affaires étrangères.
"La Biélorussie condamnée à l’isolement"
Face à cela, l’Europe hausse le ton. "Très fort et très bien. Parce que l’ensemble des mesures qui ont été prises sont des mesures très significatives, à la fois contre des individus et contre des entités. Les compagnies biélorusses ne pourront plus venir sur l’espace aérien européen. Dans ces cas-là, il faut toucher au portefeuille" estime Jean-Yves Le Drian, qui ajoute : "La Biélorussie va être condamnée à l’isolement, c’est difficile pour elle".
Faut-il craindre pour la vie de Roman Protassevitch ? "Nous demandons très fortement que Roman Protassevitch soit libéré, ainsi que son épouse. Ce qui est insupportable dans cette affaire c’est que c’est l’Union européenne qui est visée. Roman Protassevitch était exilé au sein de l’Union européenne, son épouse aussi, que la compagnie aérienne était une compagnie européenne, que les passagers étaient européens", conclut le ministre des Affaires étrangères.
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