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Gazprom le géant russe vend son gaz aux enchères pour se relancer

Le gazier russe a beau être leader en Europe, les affaires sont un peu compliquées en ce moment. Chute des cours, concurrence et méfiance de l’Europe face à sa position dominante, Gazprom évolue en écornant son sacro-saint principe des contrats à long terme pour se lancer dans la vente aux enchères.
Article rédigé par Jacques Deveaux
France Télévisions
Publié
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  (AFP)

C’est une goutte d’eau. Un volume plus symbolique qu’autre chose, 3 milliards de m3 en 127 lots. 2% des exportations totales du groupe. Mais Gazprom montre sa bonne volonté, ouvre un embryon de bourse du gaz tandis que Bruxelles l’accuse d’abuser de sa position dominante pour fixer les prix à la hausse.
 
L’Europe est très dépendante de Gazprom. Le tiers de sa consommation vient de Russie. Gazprom livre du gaz à 25 pays de l'UE. L'Espagne et le Portugal sont les deux seuls Etats membres de l'Union à ne pas être clients. La grande majorité des contrats conclus avec l'Europe sont d'une durée de 20-25 ans. Mais la crise en Ukraine a poussé les pays de l’Union à diversifier leurs approvisionnements. La Norvège a de son côté augmenté sa production et récupéré des marchés en Ukraine.
 
Gazprom est aussi concurrencé par l’arrivée de nouveaux produits comme le gaz de schiste ou le développement du gaz naturel liquéfié et aussi par les énergies renouvelables. Selon Colette Lewiner, experte citée par Le Figaro, «la consommation des centrales électriques au gaz a chuté d’un tiers en deux ans». Et le Figaro avance une chute de 10% des ventes du géant russe.
Capitalisation boursière en milliards de dollars et profits en milliards de roubles. (FTVI)
 
Selon les comptes présentés par le groupe lui-même, le bénéfice net a chuté de 85%, passant de 14 milliards d’euros en 2013 à 2 milliards en 2014. La capitalisation boursière est, elle, passée de 124 milliards de dollars à 81. Des résultats affectés par la chute du rouble et des provisions sur charge.

Vue sous cet angle, l'opération «vente aux enchères» est avant tout une manœuvre. Il s'agit pour Gazprom de montrer sa bonne volonté pour conserver son leadership.

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