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"Il faut se débarrasser des gays pour purifier le sang tchétchène", déclare Ramzan Kadyrov

Le président a nié les persécutions révélées en avril par une enquête du journal russe d'opposition "Novaïa Gazeta".  

Article rédigé par franceinfo
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Le président tchétchène Ramzan Kadyrov, le 24 mai 2017, à Grozny (Tchétchénie).  (SAID TZARNAEV / SPUTNIK / AFP)

Interrogé sur "les présumés arrestations, enlèvements et tortures d'homosexuels en Tchétchénie", Ramzan Kadyrov assure que, dans la république du Caucase, "[ils n'ont] pas de gens comme cela". Trois mois après les révélations concernant les persécutions dont sont victimes les homosexuels tchétchènes, le président de cette république de la Fédération de Russie a accepté d'évoquer brièvement ce sujet, lors d'un entretien réalisé vendredi 14 juillet avec un journaliste de la chaîne câblée américaine HBO.

Le chef d'Etat, allié de Vladimir Poutine, visiblement agacé par la question du journaliste, poursuit : "S'il y a des gays [en Tchétchénie], emportez-les au Canada. Plaise à Dieu, prenez-les pour qu'on n'en ait pas ici. Pour purifier notre sang. S'il y en a, prenez-les." 

"Ils sont le diable. Il faut s'en débarrasser, ce ne sont pas des hommes", reprend le président tchétchène : "Dieu les punisse pour ce dont ils nous accusent. Ils devront en répondre devant le Tout-Puissant", ajoute-t-il, niant ainsi les persécutions révélées en avril par une enquête du journal russe d'opposition Novaïa Gazeta.  

Les persécutions continuent

Les persécutions contre les homosexuels, qui avaient cessé durant le ramadan, ont repris en Tchétchénie, a affirmé l'ONG Russian LGBT Network, le 1er juillet. "Des dizaines de personnes nous contactent sur notre hotline. Elles nous disent qu'on essaie d'accuser les gays sous de fausses preuves, qui vont du cambriolage au terrorisme. Cela se passe maintenant. C'est tout récent", s'est inquiété Igor Kochetkov, le directeur du réseau LGBT russe, lors d'une visite à Paris. 

Selon Novaïa Gazeta, plus de cent homosexuels ont été arrêtés ces derniers mois en Tchétchénie, où les autorités ont incité leurs familles à les tuer pour "laver leur honneur". Toujours selon le journal, au moins deux personnes ont été assassinées par leurs proches et une troisième est morte des suites d'actes de torture.

Le président du réseau LGBT russe assure pour sa part que "six gays ont été tués" dans cette république conservatrice et musulmane. Il chiffre à "300 à 400" le nombre d'homosexuels tchétchènes à avoir été détenus et torturés dans des lieux non officiels, comme des écoles abandonnées ou des garages. Entre "60 et 70" d'entre eux ont été "exfiltrés" dans d'autres provinces russes, dont 14 ont depuis lors été admis dans des pays étrangers avec "visa humanitaire et asile garanti", a-t-il affirmé. L'un d'entre eux est notamment arrivé fin mai en France.

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