Russie : le journaliste américain Evan Gershkovich libéré dans le cadre d'un échange massif de prisonniers dans sept pays

Cet échange révélé par la Turquie concerne 26 personnes provenant de prisons des Etats-Unis, d'Allemagne, de Pologne, de Slovénie, de Norvège, de Russie et de Biélorussie.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le journaliste américain Evan Gershkovich assiste à son procès au tribunal régional de la ville d'Ekaterinbourg, en Russie, le 19 juillet 2024. (ALEXANDER NEMENOV / AFP)

Un échange impliquant 26 prisonniers, parmi lesquels le journaliste américain Evan Gershkovich, a été réalisé entre la Russie et plusieurs pays occidentaux, a annoncé la Turquie, jeudi 1er août. Les services de renseignement turcs ont "mené à Ankara l'opération d'échange de prisonniers la plus importante de ces derniers temps", a affirmé la présidence turque.

"Evan est libre et en route pour rentrer chez lui", a confirmé une responsable du Wall Street Journal. "Nous sommes profondément soulagés et heureux pour Evan et sa famille, ainsi que pour les autres personnes qui ont été libérées", a-t-elle déclaré, parlant d'un "jour historique".

Les détenus provenaient de prisons des Etats-Unis, d'Allemagne, de Pologne, de Slovénie, de Norvège, de Russie et de Biélorussie. "10 prisonniers, dont deux mineurs, ont été transférés en Russie, treize en Allemagne et trois aux États-Unis", précise la présidence turque. Sept avions ont participé au transport des prisonniers. Selon Ankara, "tous les prisonniers ont été débarqués et placés en lieux sûrs", où ont été effectuées "des procédures de ratification entre les parties, les contrôles de santé des prisonniers et l'accomplissement des autres formalités requises".

Un agent russe présumé parmi les prisonniers échangés

L'Américain Paul Whelan, emprisonné en Russie depuis fin 2018, a également retrouvé la liberté, après plus de cinq années passées à attendre le dénouement d'âpres négociations entre Moscou et Washington. L'Allemand Rico Krieger, condamné en Biélorussie pour "terrorisme" et "mercenariat", figure parmi les autres prisonniers libérés, tout comme l'opposant russe Ilia Iachine, condamné à huit ans et demi de prison en 2022 pour avoir dénoncé des crimes imputés à la Russie en Ukraine.

De son côté, l'agent russe présumé Vadim Krassikov, emprisonné en Allemagne pour l'assassinat d'un ex-commandant séparatiste tchétchène à Berlin en 2019, va pouvoir rejoindre son pays. Les noms des autres prisonniers concernés n'ont pas été communiqués. 

L'ONG Amnesty International a déploré "un pas vers l'extension de l'impunité" judiciaire. "Un meurtrier et d'autres criminels condamnés dans le cadre d'un procès équitable sont désormais libérés, en échange de personnes qui n'ont fait qu'exercer leur droit à la liberté d'expression", a regretté l'antenne allemande de l'association. L'organisation se dit "soulagée" par ces remises en liberté, mais redoute que cet accord ne puisse encourager le gouvernement russe à "de nouvelles arrestations politiques et violations des droits de l'homme, sans peur des conséquences".

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