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Poutine et Abe vont-ils régler la question des Kouriles ?
Après une tournée des capitales européennes, le premier ministre japonais Shinzo Abe rencontre Vladimir Poutine à Sotchi en Russie vendredi 6 mai. Au cœur de leur discussion: le conflit territorial des îles Kouriles qui empoisonne depuis 1945 les relations entre les deux pays.
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Après plus de 70 ans de dispute territoriale au sujet des îles Kouriles, le Japon tend la main à la Russie. Le premier ministre japonais, Shinzo Abe, en visite dans plusieurs capitales européennes, a plaidé pour la signature d'un traité de paix avec la Russie.
La question de la souveraineté sur quatre îles de l’archipel des Kouriles, peuplées d'environ 20.000 habitants, provoque une tension entre les deux pays depuis 1945.
Mais comment ce conflit est-il né? Après la reddition de l’Empire du Soleil levant, Staline fait envahir les quatre Kouriles, conquises par le Japon au XIXè siècle, et proclame leur annexion, comme l'explique cet article de Géopolis.
En 1951, lors de la conférence de paix de San Francisco, Tokyo renonce à tous ses droits sur les îles contestées. Mais l’URSS ne signe pas le traité. Résultat: l’appartenance de ces territoires reste indéterminée dans la mesure où ils n’ont pas été officiellement attribués à Moscou et où leur annexion n’a été validée par aucun document juridique.
«Situation anormale»
Depuis lors, Japon et Russie n'ont cessé de revendiquer la possession de ces îles. Mais le climat de tension semble aujourd'hui s'apaiser. La Russie et le Japon pourraient «libérer un vaste potentiel» de coopération «dans le domaine économique et dans d'autres» si seulement ils pouvaient sortir de cette «situation anormale», a estimé Shinzo Abe lors de sa visite à Londres le 5 mai.
Shinzo Abe rencontre même Vladimir Poutine à Sotchi ce vendredi 6 mai. Lors de l'annonce de la venue du premier ministre japonais, le président russe avait dit espérer que cette visite permette «un approfondissement des relations russo-japonaises».
Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov avait déjà annoncé le 4 mai: «Nous pouvons partir du principe que ce sujet (les quatre îles des Kouriles, ndlr) sera abordé».
Regain de tensions
Ces dernières années, la réconciliation semblait pourtant inatteignable.
En novembre 2010, Dmitri Medvedev, alors président de la Russie, avait provoqué la colère de Tokyo en étant le premier patron du Kremlin à se rendre aux Kouriles. Le Premier ministre nippon d’alors, Naoto Kan, avait qualifié ce déplacement d’«outrage impardonnable».
Dmitri Medvedev y est retourné en juillet 2012 et l'année dernière, aggravant une fois de plus les tensions.
Les Russes ont beaucoup à perdre s'ils venaient un jour à se séparer de ces îles. Les Kouriles abritent des réserves minières (notamment du rhénium, un métal rare), et peut-être aussi d’importants gisements de pétrole et de gaz. L’archipel constitue aussi une porte sur le Pacifique pour l’importante base militaire russe de Vladivostok.
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