Poutine libère Khodorkovski
Il était jusqu'à ce 20 décembre 2013, le détenu le plus emblématique de Russie. Arrêté en 2003, condamné une première fois à huit ans de prison pour escroquerie et fraude fiscale, sa peine est prolongée à 14 ans pour «vol de pétrole et blanchiment». Dix années durant lesquelles l'homme est passé de bagne en camp de travail, de la Sibérie à la Carélie.
En 2003, les accusations de fraude portées contre Mikhaïl Khodorkovski étaient crédibles. Les oligarques russes se «goinfraient» sur les dépouilles de l'ex URSS, et le pétrole était déjà la pierre angulaire de cet enrichissement. Grâce à la compagnie Ioukos, Mikhaïl Khodorkovski est devenu l'homme le plus riche de Russie. Riche, trop riche et sans doute trop influent aux yeux de Poutine.
Lors de son second procès en 2010, on l'accusera d'avoir détourné 350 millions de tonnes de pétrole brut, pour un montant de 25 milliards de dollars. Coquette somme qui représente la totalité de la production de pétrole de Ioukos. Comment croire une telle accusation? L'opinion a changé d'avis, l'oligarque abattu a gagné en humanité.
Aujourd'hui Poutine ne prend pas beaucoup de risque. Mikhaïl Khodorkovski devait être libéré dans le courant de l'année. Mais il semble selon le quotidien russe Komersant, qu'il risquait un troisième procès. Cette menace l'aurait poussé à demander la grace du président. Ca tombe on ne peut mieux. A deux mois des J.O. de Sotchi, Vladimir Poutine la joue ouvert et magnanime. Il en a besoin. L'attitude de la Russie en terme de droits de l'Homme commence à agacer la communauté internationale.
Il fallait calmer les choses avant le début des Jeux. Une formidable caisse de résonance qui n'épargnera pas Moscou.
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