«Raja Rocket», l'Indien qui n'ira pas à Sochi
Silhouette frêle perdue au milieu des corps athlétiques des Néerlandais de la patinoire d'Utrecht, Vishwaraj enchaîne les tours. A 28 ans, à des millers de kilomètres de la chaleur de son Inde natale, le patineur s'entraîne sans relâche. «Il a 4 ans pour arriver au niveau requis pour les JO de Peongchang», explique à l'AFP son entraîneur, Wim Nieuwenhuizen.
Ancien champion de roller de vitesse, Vishwaraj n'a qu'une seule idée en tête : les Jeux Olympiques d'hiver en Corée de Sud. «En tant qu'athlète, le but ultime est de participer aux JO mais, malheureusement, le roller de vitesse n'est pas olympique. Le patinage de vitesse m'a semblé suffisamment proche pour que je tente une reconversion.»
L'Inde a déjà été représentée aux Jeux Olympiques d'hiver, en ski alpin ou en luge. Jamais en patinage de vitesse. A Sochi (du 7 au 23 février 2014), le pays ne comptera que trois athlètes. Mais ces sportifs participeront sous la bannière olympique, l'Inde ayant été suspendue par le CIO pour ingérence gouvernementale.
Vishwaraj rêvait de se rendre à Sochi. Il a vite déchanté. En raison de problèmes de visa, il n'a pu s'entraîner que 18 mois. «Il faut des années pour faire un champion», souligne son entraîneur néerlandais. Le patineur indien est encore loin des minimas olympiques, 4 secondes trop lent pour le 500 mètres et une minute pour le 5000.
En 2008, Vishwaraj fait le grand saut, abandonne ses études d'ingénieur, et s'exile aux Pays-Bas : «Si vous voulez apprendre le cricket, venez en Inde mais pour le patinage de vitesse, venez aux Pays-Bas», explique-t-il. Vishwaraj n'est pas le seul patineur indien à rêver de JO et d'or. S'il détient les records d'Inde sur 1500, 3000 et 10.000 mètres, c'est Stephen Paul Kilari, le champion sur 500 et 1000 mètres. Ce dernier s'entraîne à Salt Lake City. «Il y a toujours de la concurrence, nous sommes un milliard d'indiens», conclut Vishwaraj.
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