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Vidéo Le premier réfugié homosexuel tchétchène arrivé en France raconte sa fuite

L'homme qui a fui les persécutions contre les personnes LGBT dans cette république russe est arrivé lundi, au moment où Vladimir Poutine était reçu à Versailles.

Article rédigé par franceinfo
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Publié Mis à jour
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Des militants d'Amnesty s'embrassent devant la tour Eiffel pour dénoncer les sévices infligés aux homosexuels en Tchétchénie, lundi 29 mai 2017 à Paris. (GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP)

Le premier mot français qui lui vient à l'esprit est "liberté". Le premier homosexuel tchétchène accueilli en France après avoir fui les persécutions contre les personnes LGBT dans cette république russe a raconté son calvaire dans une interview diffusée par l'émission "Quotidien" mercredi 31 mai.

Il raconte avoir été arrêté parce que son numéro de téléphone se trouvait dans le répertoire d'un ami qui "faisait partie de la même communauté homosexuelle". "On a demandé à me voir à côté d'une mosquée, et c'est là que j'ai été arrêté. On m'a mis les menottes, et nous sommes partis dans ce qui ressemblait à une forteresse, en tout cas pas un poste de police ordinaire, un truc de l'armée", détaille-t-il, sous couvert d'anonymat.

"Mes frères seront tués si on sait que je suis ici"

Durant l'interrogatoire, cet homme raconte avoir "tout fait" pour faire croire aux enquêteurs qu'il pensait avoir été arrêté "pour des raisons liées au terrorisme (...), pour éviter toute conversation sur le sujet de l'homosexualité".

Si je pèse le pour et le contre, je préfère être inculpé pour terrorisme que pour homosexualité : si tu es accusé d'être gay, c'est pas seulement toi qui es responsable, c'est toute ta famille.

Le premier réfugié homosexuel tchétchène arrivé en France

à "Quotidien"

Il dit ne pas savoir si l'ami sur le téléphone duquel son numéro a été trouvé est encore en vie. "J'ai essayé de le retrouver, notamment sur internet, j'ai demandé à ceux qui m'ont aidé à Moscou, mais je n'ai pas de nouvelles."

Il explique aussi pourquoi il témoigne anonymement. "Je n'ai pas tellement peur pour moi, mais pour ma famille, détaille cet homme. Ma mère sera humiliée, mes frères peuvent être tués. Ils le seront à coup sûr si on apprend que je suis en France, que je parle aux journalistes français et russes, et que j'ai couvert mon peuple de honte. Cette honte s'abattra non seulement sur moi, mais sur mes proches, où qu'ils soient." 

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