"Ils n'ont rien à nous imposer !" : de plus en plus de Finlandais favorables à une adhésion à l'OTAN face à la pression russe
Alors que rien n'indique une désescalade de la crise ukrainienne, l'inquiétude monte en Finlande, pays frontalier avec la Russie. À Helsinki, les habitants se méfient.
Les Finlandais observent la situation en Ukraine avec beaucoup d'attention. Et pour cause, c'est le pays d’Europe avec la plus grande frontière terrestre avec la Russie (1.300 km). Et malgré une rencontre entre le chef de la diplomatie américaine et son homologue russe à Genève, vendredi 21 janvier, une attaque russe est possible "à tout moment", selon Washington.
Ce qui ne manque pas d'inquiéter la Finlande, où le débat sur une éventuelle adhésion à l'OTAN est désormais relancé, comme l'explique le directeur pour les études avancées de l'Université d'Helsinki : "Bien sûr que ça change la donne ! Les médias, par exemple, s'en servent pour faire les gros titres, explique Tuomas Forsberg, et puis les politiques qui sont en faveur d'une adhésion de la Finlande à l'OTAN saisissent toutes les occasions pour dire que c'est le moment, qu'il est presque déjà trop tard."
Selon le chercheur, de plus en plus de Finlandais y sont favorables, même s'ils restent minoritaires. Ils sont environ 30% pour l'instant. "Le vrai changement concerne ceux qui sont opposés. Pour la première fois, ils sont moins de 50%", affirme Tuomas Forsberg.
Une défiance grandissante envers la Russie
En Finlande, on ne digère toujours pas la volonté russe de stopper l'élargissement de l'alliance atlantique. Dans les rues d'Helsinki, il est désormais courant d'entendre des habitants exprimer une certaine défiance vis-à-vis de la Russie. "Personnellement, je suis pour que la Finlande rejoigne l'OTAN, affirme un habitant, comme une réponse à la pression de la Russie pour leur montrer qu'ils n'ont rien à nous imposer ici en Finlande !"
Au-delà de cette question sur l'OTAN, la menace militaire à la frontière finlandaise est désormais abordée. "Je ne pense pas qu'il y ait une réelle menace à l'heure actuelle mais c'est une possibilité. Si quelqu'un commet une erreur, ça peut très vite arriver", avance un Finlandais. "J'espère vraiment que ça n'arrivera pas et je pense au fond de mon cœur que ça n'arrivera pas", tempère une habitante d'Helsinki avant d'ajouter : "Mais si vous regardez l'histoire de la Finlande et de la Russie. Et à vrai dire, l'histoire en général, on ne sait jamais."
À ce sujet, la première ministre finlandaise, Sanna Marin, a récemment rappelé que la Finlande, ancienne province russe, avait "appris du passé". Façon de dire que son pays n'a pas oublié les deux guerres qui l'ont opposée à l'Union soviétique depuis son indépendance, en 1917.
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