Le gouvernement russe démissionne pour faciliter la réforme constitutionnelle voulue par Vladimir Poutine
Le président russe Vladimir Poutine a proposé une réforme constitutionnelle qui aboutirait, si elle était adoptée, à la désignation du Premier ministre par le Parlement.
Coup de tonnerre ? Non, coup de pouce. Le Premier ministre russe Dmitri Medvedev a présenté au président Vladimir Poutine la démission de son gouvernement, mercredi 15 janvier. La déclaration, après un discours du chef de l'Etat annonçant vouloir réformer la Constitution, était inattendue. "Nous, en tant que gouvernement de la Fédération de Russie devons donner au président de notre pays les moyens de prendre toutes les mesures qui s'imposent. C'est pour cela (...) que le gouvernement dans son ensemble donne sa démission", a déclaré Dmitri Medvedev, cité par des agences de presse russes.
Plus tôt, lors de son allocution annuelle devant les membres du Parlement et les élites politiques, Vladimir Poutine a proposé d'organiser un référendum sur des réformes de la Constitution. La principale mesure vise à permettre au Parlement d'élire le Premier ministre, que le président sera alors "obligé de nommer". Actuellement, c'est la Douma (chambre basse du Parlement) qui confirme le choix du chef de l'Etat. Les deux chambres du Parlement sont aujourd'hui dominées par des forces pro-Poutine et ne s'opposent jamais aux volontés du Kremlin.
La Russie reste "une république présidentielle"
Les propositions de réformes visent aussi à renforcer les gouverneurs régionaux, à interdire aux membres du gouvernement et aux juges d'avoir des permis de séjour à l'étranger et à obliger tout candidat à la présidentielle à avoir vécu les 25 dernières années en Russie. Le chef de l'Etat conservera le droit de limoger tout membre du gouvernement et nommera les chefs de toutes les structures sécuritaires. "La Russie doit rester une république présidentielle forte, c'est pourquoi le président, bien sûr, gardera le droit de fixer les missions et les priorités du gouvernement", a prévenu Vladimir Poutine dans son discours.
Sans apporter de précisions, Vladimir Poutine a évoqué aussi un changement constitutionnel de l'article qui limite le nombre des mandats présidentiels "à deux mandats successifs". En l'état actuel de la législation, Vladimir Poutine n'a pas le droit de se représenter en 2024. Il avait déjà soulevé ce sujet en décembre, relançant les conjectures quant à un départ programmé du Kremlin à la fin de son mandat. Certains lui prêtent l'intention de garder le pouvoir via de nouvelles fonctions restant à définir, d'autres de redevenir Premier ministre.
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