"Un talk-show ou une discussion sérieuse ?" : Vladimir Poutine, détendu et sans contradiction face à Tucker Carlson, journaliste pro-Trump

Guerre en Ukraine, attitude vis-à-vis de la Pologne ou de la Lettonie... Pendant plus de deux heures, face au journaliste ultraconservateur, le président russe a déroulé de manière détendue ses arguments favoris sur les Occidentaux et la guerre en Ukraine.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le président russe Vladimir Poutine lors d'une interview accordée au journaliste ultraconservateur Tucker Carlson, à Moscou le 6 février 2024. (GAVRIIL GRIGOROV / POOL / VIA AFP)

Vladimir Poutine face à Tucker Carlson. Le président russe a donné pour la première fois depuis le début de la guerre en ukraine une interview à un journaliste occidental, jeudi 8 février. Mais pas n'importe lequel : le chef du Kremlin a choisi un éditorialiste américain ultraconservateur, connu pour ses positions prorusses. Proche de Donald Trump, limogé par la chaîne Fox News, il relaye régulièrement des théories complotistes ou xénophobes.

Dans la nuit du jeudi à vendredi 9 février, Tucker Carlson a finalement mis en ligne les deux heures d'interview avec Vladimir Poutine, réalisé mardi à Moscou, après une promotion de plusieurs jours sur les réseaux sociaux digne d'un blockbuster. Et, fondamentalement, rien de nouveau dans cette interview... si ce n'est le ton. On peut y voir un Vladimir Poutine détendu, l'air presque badin, quand il parle d'une guerre qui a déjà fait des centaines de milliers de morts, face à un Tucker Carlson qui boit du petit lait, et savoure son moment quand le président russe fait de l'humour : "Sommes nous dans un talk-show ou dans une conversation sérieuse ?"


 
Sur deux heures, Vladimir Poutine peut dérouler ses arguments favoris. Il a déclaré que ce sont les Occidentaux qui ont déclenché la guerre, pas les Russes. Il peut réécrire l'histoire, remonter au XIIIe siècle pour expliquer pourquoi la Russie a des droits sur le territoire ukrainien, sans être interrompu lorsqu'il affirme, par exemple, que c'est la Pologne qui a déclenché le Seconde guerre mondiale.

"Aucun intérêt" à envahir la Pologne

Alors qu'on lui demandait s'il pouvait imaginer un scénario dans lequel il enverrait des soldats russes en Pologne, Vladimir Poutine répond : "Uniquement dans un cas, si la Pologne attaque la Russie. Pourquoi ? Parce que nous n'avons aucun intérêt en Pologne, en Lettonie, ou ailleurs. Pourquoi ferions-nous cela ? Nous n'y avons simplement aucun intérêt." Il peut surtout afficher sa détermination à poursuivre la guerre en Ukraine.

"Jusqu'à maintenant, on a hurlé qu'il fallait infliger une défaite stratégique à la Russie sur le champs de bataille. À mon avis, c'est impossible. Par définition ça n'arrivera jamais."

Vladimir Poutine, président de la Russie

Vladimir Poutine a également affirmé que la Russie n'avait aucune intention d'envahir la Pologne ou les États baltes. Il n'est pas certain que cela rassure à Varsovie ou à dans les Pays Baltes puisque c'est exactement ce qu'il disait de l'Ukraine quelques jours encore avant le début l'opération spéciale.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.