: Reportage Séisme en Turquie et en Syrie : les pompiers du Gard "impatients d'aller porter secours" avec un hôpital de campagne autonome
franceinfo a pu participer aux derniers préparatifs avant le départ d'une centaine de personnes et de 60 tonnes de matériels vers le Sud-Est de la Turquie, frappée par un puissant séisme.
La France va déployer un hôpital de campagne en Turquie, dans le sud-est du pays où le bilan humain du tremblement de terre de magnitude 7,8 qui a frappé la Turquie et la Syrie voisine lundi 6 février ne cesse de s'alourdir. Cet hôpital mobile est pour l'instant stocké à Nîmes, chez les sapeurs-pompiers du département du Gard.
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Dans un vaste entrepôt, des dizaines de caisses sont rassemblées avant le départ. À l'intérieur, se trouvent quelque 60 tonnes de matériels sur lequel le lieutenant Patrick Brenac et ses hommes effectuent les toutes dernières vérifications. "Vous avez un hôpital de campagne complet, présente le lieutenant. Deux blocs opératoires, une stérilisation, de la radiologie, un pôle mère-enfant, une pharmacie, des urgences...", détaille-t-il à franceinfo. L'hôpital peut fonctionner en autonomie pendant quinze jours.
Plus de 80 professionnels de santé mobilisés
Avant son déploiement, une équipe d'éclaireurs va partir aujourd'hui pour la Turquie. Une mission de reconnaissance dirigée par le Lieutenant-Colonel Jacques Pagès ; "C'est quand même 2 000 mètres carré de toile de tente", explique-t-il. Et de préciser : "Il faut aussi que nous puissions disposer de certains fluides, même si nous sommes autonomes en électricité, mais il nous faut un point d'eau, des choses comme cela. Et puis il faut que nous soyons à proximité de l'action pour ne pas qu'il y ait des transports de victimes trop importants."
Pour faire tourner cet hôpital, plus de 80 personnes sont mobilisées : logisticiens, médecins urgentistes, pharmaciens, chirurgiens ou infirmières comme Sabrina Barrière, prête pour sa quatrième mission. "Essentiellement ça va être des blessures, de la traumatologies, décrit-elle. Des personnes sont en train d'être sorties des décombres, d'autres ont été sorties il y a déjà plusieurs jours. Nous avons deux blocs opératoires, un service de réanimation, d'hospitalisation, des services de pédiatrie donc nous pouvons accueillir beaucoup de blessés."
L'hôpital était déjà présent en Haïti en 2010
Cet hôpital existe depuis les années 1980 : ses derniers engagements remontent à la période du Covid, en Guyane, puis à Mayotte pour soutenir des hôpitaux débordés. Et ce n'est pas la première fois qu'il intervient après un tremblement de terre, comme le rappelle le Lieutenant-Colonel Jacques Pagès : "Il y a 13 ans, jour pour jour, nous étions en Haïti pour une mission. Malheureusement, comme en Turquie, après un tremblement de terre. Tous les médecins, tout le corps médical, sont préparés à cette médecine particulière. Tout le monde est impatient d'aller porter secours", glisse-t-il.
C'est notamment le cas du Lieutenant Patrick Brenac. "C'est dur de dire que nous sommes impatients, mais, en fait, oui nous le sommes parce qu'il y a une souffrance énorme pour les sinistrés, les blessés qui sont là-bas, indique-t-il. Nous savons que cela va être très compliqué, mais c'est aussi pour cela qu'on fait ce métier." L'hôpital doit arriver en fin de semaine en Turquie et sera opérationnel dès le samedi 11 ou le dimanche 12 février.
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