: Reportage Séisme en Turquie : les sinistrés rêvent d'une reconstruction rapide du pays, mais les autorités tablent sur de longs mois
En Turquie, chaque sinistré espère retrouver un toit le plus rapidement possible. "Dans six mois", espère Selma, qui vient de Gaziantep, grande ville non loin de l'épicentre du séisme. Aujourd'hui, elle vit dans la ville d’Osmaniye.
Mais six mois, c'est le temps qu'il faudra sans doute pour tout déblayer, souligne l'ingénieur Asan Keçebasi : "D'abord, il faut enlever les débris. Cela prendra cinq ou six mois. Mais reconstruire les villes pour que les gens puissent s'y installer, pour qu'ils puissent y vivre dignement, cela va prendre un an et demi".
Il faudra aussi du temps pour respecter scrupuleusement les règles de sécurité établies dans la construction de nouveaux bâtiments édictés après le séisme meurtrier de 1999. "À cette époque, déjà, on avait inspecté les bâtiments, ce qui, selon nous, devait être détruit, poursuit-il. Les politiciens avec les entrepreneurs, les spéculateurs ont empêché leur démolition et ils ont été plus forts que moi."
"Pour que tout soit aux normes sismiques, il faut démolir sept millions d'immeubles."
Mehmet Karakoç, président de l'Ordre des avocats de la province, se charge, lui, de recueillir des preuves sur les ruines pour les résidents. "Ensemble, on récupère les morceaux de ferraille, de béton, de colle. On cherche à savoir s'il y a un problème de fabrication. S'il y a eu un manque de contrôle. Si c'est la faute d'un entrepreneur par rapport au plan initial. Osmaniye il y a eu beaucoup de bâtiments touchés, il y a plus de 200 immeubles à détruire. Et en Turquie, pour que tout soit aux normes sismiques, il faut démolir sept millions d'immeubles."
L'avocat doute que les pratiques changent et que les efforts soient faits. La Banque mondiale, en proposant son aide financière, a pourtant posé parmi ses conditions le respect absolu de ces normes.
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