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Sommet du G8 : Poutine fait cavalier seul

Le président russe Vladimir Poutine a obtenu gain de cause dans le dossier syrien. Le communiqué final du sommet du G8, qui s'est achevé mercredi en Irlande du Nord, ne fait pas mention du sort du président syrien Bachar Al-Assad. Les chefs d'Etat et de gouvernement des pays du G8 appellent à la tenue de négociations "aussitôt que possible", sans avoir pu faire fléchir le soutien de Vladimir Poutine au régime syrien.
Article rédigé par Typhaine Morin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Matt Dunham Reuters)

Le conflit syrien a
dominé les discussions au sommet du G8 lundi et mardi, tout comme Vladimir Poutine. Les huit grandes puissances
appellent à la tenue de négociations le plus rapidement possible pour régler le
conflit syrien, mais le président russe Vladimir Poutine s'est montré déterminé
dans son soutien au régime de Bachar Al-Assad.

Le président russe refuse de pousser Bachar
Al-Assad vers la sortie, et critique sévèrement le projet des Occidentaux de
livrer des armes aux rebelles. Vladimir Poutine a même évoqué la possibilité
de livrer de nouvelles armes au régime syrien. "Nous fournissons des armes au gouvernement légitime,
conformément à des accords légaux
, a expliqué M. Poutine. Si nous concluons des contrats de
cette nature, alors nous les remplirons."

Conférence de paix

Pendant deux jours, les
discussions autour de la Syrie ont donc été particulièrement âpres. Vladimir
Poutine est un fidèle allié du régime de Bachar Al-Assad depuis le début de la guerre, en mars 2011. Pour le président russe, le règlement du conflit syrien ne peut être que politique. Et donc passer par une conférence de paix. Cette
conférence, déjà décidée début mai par Moscou et Washington, est censée rassembler autour d'une même table des représentants du
régime et des insurgés syriens, pour mettre en place "un
gouvernement transitoire formé par un consentement mutuel et ayant les pleins
pouvoirs exécutifs"
, indique la déclaration du G8.

Mais ce dossier est
inextricable, puisque les rebelles exigent le départ de Bachar Al-Assad pour
entamer toute discussion. Et pour Bachar Al-Assad, qui s'exprimait mardi dans
un entretien au quotidien allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung , quitter le
pouvoir dans le contexte actuel serait une "trahison nationale" . Moscou
défend la même position.

Armes chimiques

Vladimir Poutine a lâché
du lest sur la question des armes chimiques. Il y a quelques jours, lorsque les
Etats-Unis ont affirmé avoir des preuves de l'utilisation d'armes chimiques par
le régime syrien, la Russie n'a pas jugé ces preuves convaincantes. Mardi, les
dirigeants du G8 ont tout de même condamné "tout usage d'armes chimiques
en Syrie"
et demandé l'accès de la mission d'enquête de l'ONU au
territoire syrien. Jusqu'à présent Damas a toujours refusé cette inspection.

Dans leur communiqué
commun, les membres du G8 se bornent donc à préciser qu'ils restent
"déterminés" à trouver "une solution politique à la crise, basée
sur une vision d'une Syrie démocratique"
qui comprend toutes les parties
au conflit.

En Syrie, la guerre se
poursuit, notamment autour de Damas, où les troupes du régime tentent d'écraser
les bastions rebelles, selon une ONG syrienne. Depuis le début du conflit, 93.000
personnes ont été tuées selon l'ONU et 1,6 millions sont réfugiées.

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