Syrie : désertion d'un général proche d'Assad
Le président Bachar al-Assad est confronté à la plus importante
défection en date depuis le début de l'insurrection en Syrie, avec la
défection du général Manaf Tlass, membre de la Garde républicaine.
Manaf
Tlass était l'un des rares responsables parmi les proches de Bachar al
Assad, généralement alaouites comme le président lui-même, à appartenir à
la majorité sunnite.
"C'est une défection très importante ",
a déclaré un membre de l'opposition. "Sa brigade est très attachée à
son général, donc on peut dire que les véritables défections commencent ." "Il
a pris cette décision car il est en conflit depuis l'an dernier avec le
président Bachar al-Assad sur la décision du régime syrien de recourir à
une solution militaire ", a précisé le membre de l'opposition, qui
fait allusion à la violente répression contre le soulèvement qui a
débuté en mars 2011 et fait plus de 15.000 morts depuis.
Un ami
de longue date
Originaire de Rastane, dans la province de Homs
(centre), aujourd'hui aux mains des rebelles, ce sunnite, âgé d'une
quarantaine d'années, a été un ami d'enfance de l'actuel président
Bachar al-Assad. Il est un représentant typique de la jeunesse dorée de
Damas. Général dans la Garde républicaine, une unité d'élite chargée de
la protection du régime, il avait été écarté il y a plus d'un an de ses
responsabilités, car jugé peu fiable, selon cette source proche du
pouvoir.
Il avait tenté des missions de conciliation entre le
pouvoir et le rebelle à Rastane et à Deraa (sud), mais sans succès.
Depuis plusieurs mois, il avait troqué son uniforme pour des habits
civils et se trouvait à Damas, où il s'était laissé pousser les cheveux
et la barbe.
L'homme se dirige actuellement vers Paris, une
information confirmée par le ministre français des Affaires étrangères,
alors que se tient aujourd'hui la troisième conférence des Amis
de la Syrie. Sa défection ne signifie pas pour autant qu'il va se
rallier aux rebelles. De source proche de l'opposition, on indique que
le général n'a pas l'intention d'assister à la réunion de Paris. Dans
un mail non authentifié reçu en début d'après-midi par l'AFP, le
général appelle ses collègues militaires à "quitter le mauvais chemin ".
"Dans quelques jours, je parlerai en détails de mes motivations et
des prochaines démarches. Vive la Syrie ! ", conclut-il.
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