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Syrie : l'échec, les erreurs et l'impuissance de l'ONU

Le dossier syrien continue à empoisonner la diplomatie internationale. L'Assemblée générale de l'ONU a adopté ce vendredi soir une résolution appelant à la transition politique à Damas... et condamnant "l'inaction du Conseil de Sécurité". Constat d'impuissance, au lendemain de la démission du médiateur de l'ONU pour la question syrienne, Kofi Annan. Mais à qui la faute ?
Article rédigé par Mélody Piu
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Franceinfo (Franceinfo)

Depuis l'entrée en fonction de Kofi Annan en tant qu' "émissaire conjoint des Nations
unies et de la Ligue arabe sur la crise en Syrie"
le 23 février, les violences en Syrie n'ont pas cessé et 20.000 personnes sont mortes en 16 mois. Retour sur les échecs de l'ONU et de Kofi Annan.

21 mars 2012  : Le
gouvernement syrien accepte le plan de paix en six points proposé par Kofi
Annan. Il prévoit alors une cessation des combats et une transition
politique. Mais dans les faits, ce plan n'est pas appliqué et Bachar
al-Assad continue de réprimer la révolte dans un bain de sang. 

Selon Chris Doyle, directeur
du CAABU (Conseil pour la
compréhension arabo-britannique) ce plan a été un échec car l'envoi de 300 observateurs onusiens non armés sur le terrain s'est rapidement révélé insuffisant, notamment dans un pays aussi vaste. "Si l'ONU avait été plus sérieuse, il y aurait
eu entre 3.000 et 5.000 observateurs
soutenus par une grande équipe de
médiateurs experts."
déplore l'expert dans le Guardian.

29 mai 2012  : Kofi Annan se rend à Damas pour tenter de sauver ce
qui peut être encore l'être du plan de paix de l'ONU. En revanche le médiateur
fait face à la réticence de Bachar al-Assad qui maintient sa position et ce malgré trois visites consécutives de Kofi Annan en Syrie. Dans une interview pour le Monde, il reconnait déjà à cette époque que ses efforts avaient pour l'instant échoué et qu'il n'était pas garanti qu'ils aboutissent un jour.

A la recherche du coupable

30 juin 2012 : La Syrie s'enlise dans les conflits. Le Groupe d'action sur la Syrie adopte alors à Genève un accord sur les principes d'une transition, ouvrant la voie à l'ère "post-Assad ". Mais la Russie et la Chine réaffirment qu'il revient aux Syriens de choisir leur avenir.Ces deux pays ont mis leur véto à trois reprises à des projets de résolutions occidentaux au Conseil depuis le début de la crise en mars 2011. 

Pour le porte-parole de Barack Obama, Jay Carney, la démission de Kofi Annan "met en relief l'échec de la Russie et de la Chine pour soutenir des résolutions significatives au Conseil de sécurité contre Assad, qui auraient rendu Assad responsable" .

Mais selon le ministre iranien des Affaires étrangères, Ali Akbar Salehi, ce sont les occidentaux et plus particulièrement les Etats-Unis qui sont à l'origine de l'échec de la mission de l'émissaire de l'ONU. "L'absence d'unité au Conseil de sécurité évoquée par M.
Annan ne concernait pas la Russie ou la Chine. Les Américains ont
détourné (cette accusation) pour la mettre sur le dos (de Moscou et Pékin)
" a t-il indiqué jeudi à l'agence IRNA (Islamic
Republic News Agency).
Washington, pour sa part, accuse l'Iran de fournir armes et
expertise aux forces du régime syrien.

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