Cet article date de plus d'onze ans.

Syrie : les "divisions confirmées" au G20

La question syrienne a été abordée dès l'ouverture du G20 jeudi à Saint-Pétersbourg. Sans surprise, les leaders des pays qui participent à ce sommet n'ont pu que constater leurs divisions. L'usage des armes chimiques a fait l'objet d'une "condamnation générale" selon une source diplomatique française. Mais aucun accord n'est intervenu sur la responsabilité de Damas.
Article rédigé par Baptiste Schweitzer
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Grigory Dukor Reuters)

La
poignée de main crispée entre Barack Obama et Vladimir Poutine à l'ouverture du
G20 résume à elle seule la tension qui domine ce sommet de Saint-Pétersbourg. Autre
signe, lors du dîner de gala, Vladimir Poutine et Barack Obama auraient dû se
retrouver côte à côte en vertu de l'alphabet cyrillique. Afin de les séparer,
c'est l'alphabet romain qui a été employé au dernier moment...Un ambiance digne
de la guerre froide.

Car le dossier syrien
empoisonne ce début de sommet du G20 et a été placé au cœur du dîner de gala,
traditionnellement réservé aux questions économiques. Ils n'ont pu que constater leurs divisions sur une éventuelle intervention en Syrie. Selon une source diplomatique française, les dirigeants se sont exprimés à tour de rôle pour faire valoir leur position. Selon cette source, "l'objet était un échange entre les grands leaders du monde et non de se mettre d'accord". 

Qui est responsable selon Poutine : "Les uns ou les autres et sans doute les uns et les
autres"

Toujours selon une source diplomatique française,* "Il y a quand même eu une condamnation
générale de l'usage des armes chimiques. La question pour certains était de
savoir qui avait utilisé ces armes chimiques. Poutine n'y
répond pas. Il dit +les uns ou les autres et sans doute les uns et les
autres+".*

Auparavant, la journée a été
consacrée à des discussions bilatérales. Barack Obama – partisan d'une
intervention – a discuté avec le Premier ministre japonais Shinzo Abe. François
Hollande s'est de son côté entretenu avec le chef du gouvernement turc Recep Tayyip Erdogan lui
aussi favorable à une intervention.

Pas de solution militaire au conflit syrien

Juste
avant le diner, les représentants des cinq pays européens présents se sont
réunis avec les dirigeants de l'UE pour tenter de trouver une position commune.
La mission s'annonce compliquée. Ce jeudi, le président de l'UE Herman Van
Rompuy a ainsi estimé qu'il "n'y avait pas de solution militaire au
conflit syrien"
. La France est donc la seule à être prête à frapper le
régime de Bachar al-Assad. Vendredi et samedi, les ministres des Affaires
étrangères de l'UE se retrouvent à Vilnius pour tenter d'exprimer une position
commune.

Moscou et Pékin, qui détiennent
comme Moscou un droit de veto au Conseil de sécurité de l'ONU ne semblent pas être
prêts à infléchir leur position. "La situation actuelle montre que la
solution politique est la seule voie" possible pour régler la crise"
, a
ainsi déclaré un porte-parole de la délégation chinoise, à la veille d'une
rencontre bilatérale entre Barack Obama et son homologue Xi Jinping à
Saint-Pétersbourg.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.