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Syrie : violente offensive contre la ville rebelle de Koussaïr

L'armée syrienne a lancé ce week-end une offensive musclée, pour tenter de reprendre aux insurgés la ville stratégique de Koussaïr. Avec des blindés, des avions et le soutien du Hezbollah libanais. Des combats qui ont fait au moins 52 morts.
Article rédigé par Cécile Quéguiner
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Yazan Homsy Reuters)

La ville syrienne de Koussaïr se trouve à dix kilomètres seulement de la frontière avec le Liban. Un secteur stratégique pour le pouvoir de Damas, car c'est par là que les alaouites de la côte syrienne (les alaouites constituent la branche du chiisme à laquelle appartient le président Bachar al Assad) entendent rejoindre le Liban, si les choses tournaient mal pour eux.

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Cinquante impacts à la minute

L'armée syrienne a donc mis le paquet dimanche, en lançant une offensive massive contre les rebelles qui détiennent la ville. L'aviation a bombardé la ville, tandis que l'artillerie opérait au sol. À cela, se sont ajoutés des tirs au mortier et au lance-roquettes du hezbollah libanais, venu en renfort. Selon un témoignage recueilli sur place par l'agence Reuters, on a compté parfois dans la matinée cinquante impacts à la minute.

Bilan : au moins 52 morts, selon l'Observatoire syrien des Droits de l'Homme. L'armée syrienne de son côté affirme avoir pris le contrôle de la place centrale de la ville et de la mairie. 

"On croit qu'une conférence politique arrêtera les terroristes dans le pays. C'est irréaliste" (Bachar al Assad dans Clarin)

Pendant ce temps-là, rien ne semble parvenir à enrayer cette guerre. Bachar al Assad, dans une interview à un journal argentin a estimé que les pourparlers proposés le 7 mai par Moscou et Washington n'arrêteraient pas les "terroristes". 

Les menaces d'Israël

Et de son côté, Benjamin Netanyahu accentue la pression sur la Syrie, en laissant planer la menace de nouvelles frappes, comme celles qu'Israël a mené contre des dépôts d'armes. Ce que redoute Israël, c'est que ces armes ultraperfectionnées en provenance d'Iran ne tombent entre les mains du Hezbollah. Par ailleurs, la tension entre les deux pays ne risque pas de retomber après des tirs en provenance de Syrie sur le plateau du Golan occupé par Israël. "Balles perdues probablement ", concèdent cependant les Israéliens. 

Quelques initiatives enfin sont prévus cette semaine pour tenter de sortir du bourbier. Mercredi, le Royaume-Uni et peut-être la France tenteront de persuader le Conseil européen des chefs d'État et de gouvernement des 27 de ne pas reconduire l'embargo sur les armes pour permettre aux rebelles de s'équiper. Enfin, jeudi, l'opposition syrienne, très divisée, doit se réunir à Istanbul. 

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